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# 153/313 - Only sleepers

Publié le 28 juin 2017 par Les Alluvions.com
En regardant Only lovers left alive, j'ai été frappé par la récurrence de la figure du sommeil des amants  chez Jim Jarmusch. On dirait qu'il n'aime rien tant que de filmer ces moment d'abandon et les poses sculpturales qu'ils induisent. Comme un père qui aime à contempler ses enfants endormis, il place le plus souvent la caméra à l'aplomb des acteurs, à distance respectueuse, attendant parfois sans impatience le moment du réveil.
L'affiche même de Paterson révélait cette prédilection. Chaque jour de la semaine, une nouvelle figure de dormeurs était inventée : face à face, dos à dos, séparation ou entrelacement, dans la complicité des corps et une sensualité légère qui met l'érotisme à distance (aucune scène de sexe dans les deux films).
# 153/313 - Only sleepers
Only lovers s'ouvre aussi sur le sommeil : Adam et Eve sont séparés, l'un à Détroit, l'autre à Tanger, mais ils semblent liés par un même cycle biologique. La caméra en surplomb tourne autour d'eux, comme ce disque vinyle en surimpression sur le plan, jusqu'à ce que l’œil de chacun s'entrouvre.
# 153/313 - Only sleepers
# 153/313 - Only sleepers
Plus tard, quand ils se retrouvent à Détroit, un plan magnifique les réunit dans une nudité presque chaste, avec une identique carnation des corps, image de leur connivence essentielle, intacte depuis des centaines d'années.
# 153/313 - Only sleepers
Dans l'avion du retour vers Tanger, le sommeil une dernière fois les recouvrira de son ombre somme toute bienfaisante :
# 153/313 - Only sleepers

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