L'autre œuvre majeure de Wace est le Roman de Rou, également dédié à Aliénor d'Aquitaine et Henri II. Celui-ci lui aurait commandé cette épopée nationale de la Normandie, qui raconte son histoire et celle des Vikings depuis Rou ou Roll, c’est-à-dire Rollon.
Wace présentant le Roman de Rou à Henri II (1824)
Toutefois, il semble que ce nouveau roman n'ait pas beaucoup plu à Henri II. Wace abandonne d'ailleurs son récit "avant la fin en informant le lecteur dans les dernières lignes de la IIIe partie que le roi avait confié la même tâche à un certain « Maistre Beneeit », dont on pense qu’il s’agit de Benoît de Sainte-Maure. " (Wikipedia).Citons un dernier poète anglo-normand, Thomas d'Angleterre, clerc à la cour d'Aliénor et d'Henri II. Il compose vers 1170, c'est-à-dire à l'époque où Aliénor réside à Poitiers, un Roman de Tristan dont six fragments seulement nous sont parvenus. C'est une version différente de celle de Béroul rédigée à la même époque.
"Le conflit féodal entre Marc et Tristan est laissé de côté. Discours et monologues se multiplient afin d’expliciter les sentiments des personnages. Certes il redit la force de l’amour qui unit les jeunes gens, mais a surtout le désir d’adapter cette histoire aux exigences de la fin’amor : la passion n’est pas due à la magie d’un philtre, mais au choix de chacun des amants pour l’autre. La culpabilité n’existe pas car la conduite de Tristan et Iseut se justifie ici totalement par la morale courtoise qui exalte l’amour adultère."(Danielle Quéruel, BnF)