La visite ( assez chère : 10€) du Château de Montbrun, est assez particulière – à l'image de son propriétaire - … !
Les amateurs de récits historiques seront déçus. Les curieux de reconstitution médiévale, façon confort et moderne, seront intéressés.
Pour le visiteur, son apparition - de la route - est magique... Un château fort, situé sur la commune de Dournazac, et surplombant un étang (restes des anciennes douves). Son donjon imposant ( il culmine à 45m) et ses tours massives valent vraiment le coup d'oeil.
* Tout d'abord : l'Histoire … !
Pour résumer : A la motte féodale que l'on peut encore voir, succéda une forteresse construite au XIIe siècle, dont il subsiste le donjon couronné de mâchicoulis. Incendié par les Anglais, le château fut reconstruit au XVe.
Le fief de Montbrun remonte au chevalier Pierre Brun – célèbre pour son action à Chalus – et dépend de la Vicomté de Limoges-Ségur, et lors du conflit qui oppose le Vicomte de Limoges Adémar V au roi d’Angleterre et duc d’Aquitaine Richard Cœur de Lion en 1193, le seigneur Pierre Brun a à sa charge la défense du castrum de Chalus (à l"époque donjon carré en pierre protégé par une enceinte palissadée). Avec le chevalier (Milites Castri) Pierre Basile, ils défendent vaillamment le castrum de Châlus et blessent le roi qui négligeant cette blessure s"infecte et se transforme en gangrène. Le roi Richard meurt le 6 avril 1199 de ses blessures.
De la motte castrale du XIIe, on construit des tours : on trouve les vestiges d"au moins 4 tours (la tour porte – le donjon actuel – tour de la chapelle – tour proche de l"enceinte) également de la chapelle castrale Saint André. Le donjon est à l’origine un des plus anciens de ce type en France, édifié en 1179. C’est une élégante tour carrée à contreforts plats et aux arcades en plein cintre, de 35 mètres de haut et 6 mètres de côté, dénommée « le Grand Jacques ».
C'est au XIVe s que l'on construit véritablement un château fort épaulé de tours carrées (vestiges d"une amorce de tour). On construit également l"hôtel nobiliaire de la poterne (donnant sur les moulins). Le château fort de Montbrun, de possession anglaise, défend la frontière nord du duché d’Aquitaine. Il est donc pris dans la tourmente de la guerre de Cent Ans. Arnoult d’Audrehem, maréchal de France, nommé en 1352 par le roi Jean II le Bon : lieutenant des pays entre Loire et Périgord, recouvre les places de Lavaugyon et Montbrun.
Au XVe s, apparaît le château fort actuel, enceinte haute épaulé de 4 tours circulaires, équipées pour le canon. On construit une enceinte basse avec tours, en même temps que l’enceinte villageoise. Incendié et ruiné cependant par les anglais en 1385, le château sera reconstruit sous sa forme actuelle par Pierre de Montbrun, évêque de Limoges, qui veut remettre de l’ordre dans son diocèse malgré les rapines systématiques des Routiers. En 1424, le château est assiégé par le roi de France, Charles VII au motif que Guy Brun le seigneur du domaine de cette époque – marié à Angèle, la souveraine de Pompadour -, refuse obstinément de se soumettre à son autorité, lui préférant la couronne anglaise et Henri VI. L’infortuné et outrecuidant Guy Brun périra dans ce siège et sa femme Angèle enfermée dans un couvent... Pierre, son frère, lui, va jurer fidélité au Roi de France...
Un descendant de Guy Brun, Jean Brun se marie (1503 ) avec Jaquette de Bourdeille (*) - le grand amour de sa vie – avec qui son père – jusqu'à sa mort - refusait de le marier. Malheureusement, Jacquette meurt en 1504, lors de la naissance de leur fille Elisabeth. Elle serait enterrée dans une chapelle ( en ruines aujourd'hui) , face à la porte à pont-levis...
Elisabeth Brun est mariée en 1516 à l'âge de 12 ans, sur ordre du roi de France François Ier, à Porthus d'Estuer de Causade. Leur fils, Louis d'Estuer est un dilettante qui dilapide la totalité de la fortune familiale dans les fêtes et le jeu. Ensuite, toujours en quête d’argent il vend le château le 21 mai 1571, au comte Francois de Lambertie.
Il est dit que Louis meurt dans des conditions pitoyables sans enfant, pauvre et alcoolique. Francois Lambertie, grâce à ses excellentes relations avec le roi, Charles IX, transforme Montbrun en baronnie, prétendant ainsi à deux titres : celui de comte de Lambertie et de Baron de Montbrun.
En 1569, lors des guerres de Religion, l’amiral de Coligny, devant une résistance acharnée, évitera Montbrun, après avoir incendié Lambertie, pour se diriger vers Châlus et Les Cars.
Presque cent ans plus tard, Marie comtesse de Lambertie et Baronne de Montbrun, qui est mariée à Hubert de Choisel, meurt sans enfants et sans héritiers.
Montbrun échoit alors à l'un de ses cousins de second degré : Jean le Campniac. En 1746, la dernière héritière de cette lointaine lignée des Lamberties, Marie de Campniac, se marie au comte de Conan. Son petit-fils, Alexis devient le dernier seigneur de Montbrun. En plein trouble sur ses terres alors que les premiers signes de la révolution s'annoncent, il échappe à la guillotine mais il succombe, après son arrestation par les représentants du peuple, pendant le trajet de Montbrun au tribunal des peuples à Paris.
Pendant la Révolution, le château fut pillé et dévasté, le domaine divisé en lots et vendu.
Restauré dès 1875 par les 'de la Bonne' et leur descendant Régis de Vandière au XXème siècle, il est aujourd’hui la propriété de Maarten Lamers, qui l’a aménagé avec le confort moderne.
(*) Enfin, on peut signaler l'histoire d'une revenante, que l’on aperçoit encore de nos jours au hasard d’un couloir et d’une nuit sans lune. C’est l’âme de Jacquette : la dame en bleu et en peine, qui errerait à la recherche d'une bague perdue...
Egalement, un légendaire trésor serait enterré ici, qui ferait référence à des mines d'or locales ...
** Lors de notre visite, nous accédons à la cour intérieure, avec puits, pont-levis et sur ses tours : créneaux et mâchicoulis, pour se défendre, avant d'entrer et ...oublier l'Histoire.
A présent, nous visitons une reconstitution luxueuse d'un rêve médiéval … Nous sommes invités à partager quelques miettes du rêve d'un 'aventurier' hollandais à la biographie complexe...
Une cuisine professionnelle moderne présentée dans un style rustique, et la plupart des chambres ont leurs propres salles de douche ou un bain. L'espace de vie contient un grand hall, une chapelle privée, bureau-chambres, une salle de musique, une chambre à coucher principale, chambres familiales, 15 chambres, 2 salles à manger, un salon séjour, une salle de cinéma, une bibliothèque, une salle de billard, une salle de congrès, une salle de bureau, un Jacuzzi, un sauna, des salles de serviteur, 2 ascenseurs, un chauffage central au plancher sur l'ensemble, système de téléphone interne privé...etc
Le château de Brie, appartient au XVIIIe siècle à Victor de Riquetti, marquis de Mirabeau, il est terminé vers 1520. Une porte au décor gothique flamboyant permet d'accéder à un bel escalier de granit en spirale s'épanouissant en palmier à près de 16 m de hauteur. La demeure est habitée et meublée. Au 2e étage, les chambres ont chacune un décor propre à une époque. Dans le parc, la grange médiévale est un ancien refuge militaire protégé par 13 meurtrières et flanqué de deux tourelles (possibilité de location de la grange pour toutes manifestations).