Bye bye le doux soleil tunisien, bonjour la Bretagne et son légendaire crachin, me voilà reviendue de mon baptême de GM (gentil membre) millésime 2007 estampillé Club Med Hammamet au rayon des villages famille tout compris.
Bon je sais que vous brûlez d’impatience de connaître mes impressions sur cette expérience incroyable, comme je vous comprends, alors je n’y vais pas par quatre chemins, je vous le dis tout de go (ah ah), et bien c’était… pas mal du tout. Même bien. Voire très sympa.
Formidable… mais encore ? Bien comment dire, je vais pas vous la jouer intox, on est loin de l’esprit Trigano, des cases, de l’ambiance Bronzés, y’a du soleil et des nanas, on va s’en fourrer jusque là, faut être réaliste, entre temps, les lignes ont bougé (pour reprendre une expression très tendance n’est-ce pas), concurrence acharnée et évolution de la demande obligent, le Club Med s’est quelque peu aligné mais n’en a perdu pour autant ses spécificités en matière de convivialité et de « french joie de vivre ».
Usine à touristes certes, mais usine à touristes haut de gamme, on est ainsi à mille lieux du Fiesta Beach Club local où le « all inclusive » s’apparente à un concours d’alcoolisation et une ruée sur le buffet remportés haut la main par la confrérie des russes en goguette qui découvre la
En fait, on pourrait dire que le Club Med est un savant compromis entre le standing d’un Sofitel ou d’un Méridien et l’animation d’un camping quatre étoiles, pas facile hein ? Je vous l’accorde, le mariage des genres est osé et d’aucuns, j’entends les dépositaires de la culture Club Med, les précurseurs, les inconditionnels, les vrais de vrais GM quoi, regretteront certainement les grandes heures des accueils en fanfare avec discours au sommet du CDV (chef de village), des show time délirants, des jeux non stop, des colliers de perles ou autres tickets de bar, des bungalows-dortoirs, les mêmes qui déploreront peut-être, je dis bien peut-être, l’arrivée des écrans plats dans les chambres, des salles de bains luxueuses, des espaces de farniente, des spa et salles de cardio-training.
Je compatis et j’avoue que j’aurais bien aimé en être, au moins une fois, de ces grandes heures du Club.
Toujours est-il que moi, en profane, et bien j’ai été agréablement surprise par ce que certains qualifieront d’ersatz de culture Club Med, et n’en déplaise aux puristes, moi, en profane, j’ai savouré ce petit quelque chose de différent, d’amusant souvent et qui demeure. On pourra sans hypocrisie faire l’éloge de la compétence des GO (gentils organisateurs), un vivier multiculturel de talents et ce n’est pas du mythe, bluffés nous sommes par le niveau des spectacles, à la seule réserve de l’encadrement des tout-petits : j’avoue, nos filles n’ont pas joué le jeu mais en même temps, entre modeler de la pâte dans une salle climatisée et attraper un trapèze à dix mètres du sol (avec filet), j’aurais pas fait mieux et me serais précipitée à la plage !
Mais le truc unique du club med, le clou de l’affaire, c’est que subrepticement, alors que tu déboules à l’aéroport, anonyme, inconnu, au jour 6, tu constates au beau milieu du buffet de gala que tu connais tout le monde. C’est ça, les fameuses tables de huit au restaurant, les apéros conviviaux, le tutoiement de rigueur, les cours d’aquagym et les tournois de tennis ont fait leur œuvre, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, enfin que tu crois, mais peu importe.
Tu as passé du bon temps, tu es reposée, dorée comme une biscotte, sculptée comme une athlète… et des paniers à linge, des paniers à linge, non franchement, le « dress code » les gars, c’est la ruine de la mère au foyer, une tenue par soir et pour toute la famille dans les couleurs et le style requis… enfin c’est pardonné parce que c’est drôle.
Et maintenant, comme on dit là-bas, "it's show time" !