On ne sait pas où va s'arrêter la dégringolade.
Par Maxime Tandonnet
On ne sait pas où va s'arrêter la dégringolade. De mieux en mieux. Voilà encore une nouvelle sidérante: un député LREM qui blesse grièvement un cadre socialiste, à coups de casque de scooter. Le cauchemar est sans fin. Voilà quelque chose qui ne ressemble à rien de ce que j'aie jamais vu en une quarantaine d'années de vie consciente à la politique. Le député n'est pas n'importe qui. En principe, il représente la Nation. Il détient une parcelle de la souveraineté nationale. Et voilà un député, tout droit sorti du chaos des élections de 2017 qui assomme un militant socialiste à coups de casque et le blesse grièvement. Envoyer un homme à l'hôpital - ou au cimetière - serait-ce moins grave qu'un compte en Suisse? Et là, tout le monde s'en fiche éperdument. Mais alors, d'où les ont-ils sorti leurs députés censés incarner le renouvellement des têtes? Le renouvellement, c'est maintenant... Et de mieux en mieux. Jamais, de mémoire d'homme, on avait vu un truc pareil! Il faut y voir l'apothéose de la destruction de la politique, de la démocratie, une honte absolue, cette violence physique, tellement à l'image du chaos dans lequel sombre la république française. Quelle exemplarité! Quelle image pour les jeunes! Tout ceci est de plus en plus répugnant, mais où cela peut-il s'arrêter?
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Qu'est-ce qu'un homme d'Etat?
L'homme d'Etat se distingue de l'homme " providentiel " ou du " sauveur ". Il se situe dans le monde des réalités, de la direction d'un Etat et non dans le mythe et l'image. Il a pour objectif le gouvernement des hommes et des choses, en aucun cas le désir d'être reconnu, admiré ou pire, " sa trace dans l'histoire ". Les hommes d'Etat sont une espèce rarissime tandis que les sauveurs providentiels, engendrés par le matraquage médiatique, abondent. Alors, voici 13 critères de l'homme d'Etat, qui permettent de s'en approcher, sachant que la perfection ne sera bien entendu pas de ce monde:Il se situe dans une logique de fierté, et non de vanité: jamais il ne vous parlera de lui-même, de ses livres, ses sports préférés, ou n'étalera sa supposée culture: la posture prétentieuse est étrangère à son comportement.
Il déteste les apparats du pouvoir (palais, voiture de fonction, avions personnels, courtisans), les contraintes du faux prestige, et n'est obsédé que par l'envie de réussir pour son pays.
Il ne cherche pas à s'incruster, jamais, car sa vraie vie est ailleurs que dans la politique: il n'y reste que tant qu'il ressent sa présence comme nécessaire et utile.
Seul le destin collectif le passionne, l'avenir de son pays; sa place personnelle dans la postérité lui est indifférente. Il se définit comme un humble serviteur de l'intérêt général.
Visionnaire, il distingue l'essentiel de l'accessoire, voit juste sur les intérêts à long terme de son pays qui sont au cœur de sa motivation. Le sens de l'histoire, l'intelligence du monde et de ses mouvements lui sert de boussole.
Chez lui, la communication n'est pas une fin en soi, mais un outil au service de l'explication d'une politique, de l'action sur le monde des réalités.
Il rejette toute espèce de démagogie, promesse irréaliste ou nuisible, et ne parle que pour dire la vérité sans concessions.
Il n'est obsédé que par l'action, l'impact de ses décisions sur la réalité, le gouvernement, les choix, la décision. Tout le reste l'indiffère.
Il ne cherche pas dix-mille responsables des échecs et des difficultés (les ministres, les politiques, le peuple) mais les assume sans aucun état d'âme.
Il connaît ses propres limites, ne décide rien sans avoir écouté ses proches le temps nécessaire et délègue systématiquement les responsabilités dans un esprit de confiance.
Sa force est dans la connaissance des hommes, le choix de son entourage, toujours dans l'intérêt général et non l'apparat ou les calculs politiciens.
Il n'a pas peur pour lui même, ni des insultes, ni des moqueries, ni d'être traîné dans la boue, lynché, roué de coup. Son image lui importe peu.
Il est d'une parfaite intégrité, trace une barrière absolue entre les intérêts privés et publics, refuse toute forme de favoritisme ou de copinage, paie ses factures personnelles.
L'homme d'Etat procède du monde des réalités, d'un mérite, d'une action, d'un bilan. C'est en cela qu'il est radicalement distinct du " sauveur ", créature médiatisée, produit d'une manipulation, d'une propagande. La notion d'homme d'Etat est plus proche de celle du héros. La question fondamentale, à laquelle je n'ai point de réponse: dans le monde actuel, ultra médiatisé, un contexte d'affaiblissement de la culture historique et littéraire, l'homme d'Etat peut-il encore trouver sa place et émerger au plus haut sommet de l'Etat?
Maxime TANDONNET
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