Magazine Journal intime

We missed you this morning…

Publié le 18 septembre 2017 par Sharlen @Sharlen_Phileas

Kid Wise – Echos
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« – Comment débute cette histoire ?
– Elle débute comme beaucoup d’histoires, avec un garçon trop vieux pour être un enfant, trop jeune pour être un homme, et un cauchemar. »
Quelques minutes après minuit – Juan Antonio Bayona
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J’ai ouvert les yeux au beau milieu de ma nuit…
Loin de voir les étoiles briller encore dans le ciel, il était midi.

Dans ma bouche, un gout de défaite, celle d’avoir rêvé que je me battais avec moi-même… Visiblement mon moi de l’extérieur est beaucoup plus fort que mon moi tout endormie après une nuit de travail. Un peu paumée au milieu de mon lit, je me retourne et me mets sur le dos, je regarde le plafond. Cette poutre repeinte en blanche aurait surement été plus belle au naturel…

Je repense à ma soirée, à cette contrariété obsolète, à cette femme, son sourire, son regard, à mes photos et à tout ce que je dois faire maintenant, j’ai le vertige. Aucune envie de quitter ma couette. Mon ordinateur traîne dans un coin, j’en profite pour mettre la musique découverte pendant la nuit. Je referme les yeux.

Je plonge dans mon monde d’images mentales, je regarde un film qui mêle souvenirs et imaginaire. J’aime cette sensation qui me prouve fois, après fois, après fois que quoi qu’il se passe dans ma vie, je reste capable de décoller dans ma tête, d’aller voir les comètes, de prendre le petit déjeuner du midi sur un astéroïde.
Je revois ces derniers mois, à ne plus arriver à écrire, à me découper l’inspiration au couteau pour espérer aligner des phrases sur une page blanche. Je revois la peur de ne plus jamais y arriver, la galère pour trouver des arguments et me rassurer… Puis je repense à toi, à l’appréhension que j’ai malgré tout de te revoir, car je sais que ce jour arrive. Tous mes efforts pour me faire croire que cela ne me touche pas…
Je regarde le planning accroché dans mon crane, et je souris. Mardi je tournerais une page et j’irais voir ce qui se cache au chapitre d’après. Je me mets à croire en l’aventure et en l’envie de marquer mon corps des traces de la vie. Je tatouerais les hémisphères de mon cerveau et je porterais fièrement la couleur des hématomes.
Les gongs de l’église d’à côté me parviennent. Avec eux, cette notion de temps qui me hante. Ce tic-tac incessant à l’intérieur de mes oreilles, la peur de ne pas avoir assez de minutes pour résoudre mes équations, le trop plein de secondes quand, au moment d’aller rêver, mes yeux ne veulent plus se fermer. Je divague sur mon réveil, sur sa propre panne de réveil et sur son « We missed you this morning… ». L’impression qu’il se foutait gentiment de ma gueule, le sentiment de panique provoqué… L’urgence, je l’ai gardé en moi une bonne partie de la journée…
Un de ces soirs, il serait bon que j’aille m’aérer l’espace entre les deux oreilles le long de la Vilaine.

La musique accélère, j’entends une voix d’homme parler au loin. Je crois que mon cœur bat plus fort. Je sais que très vite, les instruments se déchaîneront.

Les paysages de ma vie défilent, ils sont vrais, ils sont faux, surtout ils s’emmêlent et ça m’amuse. A bord du Grand Huit, je laisse mon cerveau se taper son trip psychédélique. D’images en images, toujours au loin, cette enfant qui semble errer dans tous les recoins de ma tête, cette gamine affolée, cachée derrière une touf de cheveux électriques. Cette gosse, le cœur à vif qui angoisses après angoisses, joies après joies, enfin, pas après pas, continue de faire son nid…

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TOUTES LES PHOTOGRAPHIES, IMAGES ET TEXTES SOUS LESQUELS S’AFFICHE CETTE PHRASE SONT CONSIDÉRÉS COMME DES ŒUVRES DE L’ESPRIT ET DANS CE SENS COMME PROPRIÉTÉS INTELLECTUELLES PROTÉGÉES PAR LE DROIT D’AUTEUR.E


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