Christine Delbecq | Ludovic Degroote, ChaosCarton

Publié le 23 septembre 2017 par Angèle Paoli

[MON ŒIL S'EST FAIT CORPS] M on œil s'est fait corps - je regarde avec l'un et l'autre. Christine Delbecq,
Parfois, l'enveloppe met à nu et travaille la couleur
des corps sous celle de la peau . Il n'y en a jamais
une seule, le geste le produit, l'œil la nuance. Ce qui
flotte prend d'autres couleurs - gris bleu blanc rose
beige brun - et d'autres formes - arête tordue, pli,
froissement, des nœuds comme on en a dans la vie
et le ventre, puisque nous aussi nous changeons de
forme et de couleur.





Le désordre du corps se tient comme il peut dans
ses intérieurs. Matière ouverte et fermée, il semble
parfois se recouvrir d'un autre corps qui en distribuerait
autrement les vides et les pleins, donnant alors à son
propre espace le possibilité de se déplacer.





La vie : du temps accumulé, avec ses arêtes bandées
comme des momies. Parfois, on emboîte les vides
et cela nous donne quand même l'impression d'être
présent, sans qu'on sache bien à quoi.
Les accumuler serait peut-être une façon de vouloir
agencer le chaos, sans plus de lien symbolique avec
l'origine - même sous une membrane à la lumière
utérine - qu'avec la fin.
D'ailleurs, ce désordre lui-même peut se désordonner
pour se construire autrement. La vie, en somme.
Chaos Carton, Images et conception : Christine Delbecq | Texte : Ludovic Degroote, Lycée André-Malraux, 77130 Montereau-Fault-Yonne, 2017, s.f.