[BAIE] B aie. Quelle
Baie.
Limbes et l'Aube à Tanger.
Deux marges de l'enfer
bougent
avec cantos roulés d'oubli des bâtisseurs.
Le canto.
Galet roulé de socle - ce fut le temps ! -
Rien de racine : un souffle
allié du sable et du sel.
Le façonnier du canto.
Vent l'ouragan jusqu'Ici
l'a rodé d'hier à là-bas
froissant la voix des roches sous
la peau liftée d'une mesure.
Tapon d'Avant.
Scande le terrible, canto, que le rodado rime.
Versification du perdu : une voix
passe au temple chu.
Le chergui chaule une fin de partie
verse un boisseau de poussière sur l'irrégularité.
Le zéphyr et la burle ?
Tombent au chergui.
C'est un silence que ramasse l'enfant.
(La tempête en forêt cachait ce qu'un enfant seul cherchait, ramassait, puis cachait à nouveau dans ses pas pour inventer au rapt un chemin jusqu'à ses rêves empêchés. La tempête ? Intrépide, l'enfant s'offrait au ravisseur. Récit.)
Délivre-moi des traces où j'ai posé les cantos.
El dit je suis sans trace. Elle dit mes labours à l'écart.
Me soient moisson dit El. Non, dit-elle, l'âne et le peu de son.
[...]
Caroline Sagot Duvauroux, Canto rodado, Centre international de poésie Marseille, Collection '''Le Refuge en Méditerranée''', 2014, s.f.