Vivement novembre !

Publié le 01 octobre 2017 par Legraoully @LeGraoullyOff

« En octobre, ne reste pas sobre. » (Charlie Schlingo)

Aïe, aïe, 1er octobre… Je déteste le mois d’octobre. Le mois de septembre est encore imprégné du parfum des grandes vacances, le mois de novembre sent déjà Noël, mais octobre est la banalité faite mois. Quand il arrive, on a déjà quatre semaines de boulot dans les pattes, sans aucune réjouissance en perspective. Novembre, au moins, est entré dans la légende comme le mois de l’automne par excellence, il inspire les artistes, fait naître la mélancolie, « bonheur des gens tristes », mais octobre, ce mois bâtard, n’a même pas cette chance : il est assez sombre pour être déprimant mais pas encore assez pour éveiller quelque sensation que ce soit. Il ne peut inspirer que l’ennui, il est un mois à faire la queue au guichet de la Sécu, pas à se promener dans les bois en regardant voleter les feuilles mortes.

Pour ne rien arranger, il est interminable : 31 jours ! Quitte à retirer deux jours à un mois pour s’accorder avec le rythme auquel notre foutue planète tourne autour de ce gros con de soleil, on aurait pu laisser tranquille ce pauvre mois de février, qui n’avait rien demandé à personne et qui a néanmoins l’amabilité d’accueillir de temps en temps le mardi gras en son sein, et abréger plutôt ce foutu mois d’octobre à la con qui ne promet jamais rien si ce n’est la fête des morts à la fin… Ah si, il y a le changement d’heure : on gagne une heure de sommeil, disent les professionnels de l’optimisme obscène… Si je n’ai pas besoin de dormir plus longtemps, je ne vais pas me forcer à dormir une heure de plus, hé, obscurs ! Au final, on se lève juste plus tôt pour la plus grande joie des patrons et il fait nuit également plus tôt, pour la plus grande joie des marchands d’anti-dépresseurs… Pas étonnant qu’à une époque, les gosses se soient rués sur Halloween : c’était une fête à la con, certes, mais c’était toujours mieux que rien, mais même ça, c’est passé de mode sur notre vieux continent qui se satisfait fort bien de passer 31 jours à ne rien avoir à faire d’autre que regarder tomber la pluie en attendant l’heure de « Des chiffres et des lettres »…

On a beau prendre le mois d’octobre par n’importe quel bout, il est le mois banal suprême : y a-t-il une fête, une commémoration, une date historique qui vous vienne spontanément à l’esprit quand on l’évoque devant vous ? Qu’est-ce qu’octobre, en fin de compte ? Le dixième mois de l’année. Le dixième, le numéro 10. Même le 10 est un nombre banal : il se termine par un zéro. Quand un enfant apprend à compter, chaque chiffre est pour lui une découverte : une fois arrivé au 10, fini de découvrir, la suite ne sera plus qu’une interminable répétition de ce qu’il venait d’apprendre. Il faut avoir un cerveau de footeux pour s’imaginer que le numéro 10 ait un attrait particulier…

Alors que faire pour survivre aux trente et une journées de morosité auxquelles nous sommes irrémédiablement condamnés ? Et bien je ne sais pas, je me contente de constater : si vous voulez absolument des recettes, reportez-vous à votre magazine à la con habituel, mais moi, je ne vais pas me mettre subitement à vous prendre pour des débiles. A bon entendeur, salut.