J’ai enfoui mes blessures sans leur faire face,
J’ai oublié les noms, les visages, vidé la place,
Bourrasque de souvenirs sans dédicace…
Face au désert aride de ma mémoire blanchie,
J’ai cru renaître aux impossibles infinis,
Aveuglée par les éclats d’un soleil ébloui,
J’ai cru aborder aux rivages de l’envie…
J’ai découvert, à l’ombre de la nuit tombée,
De ce territoire imaginé, la triste virtualité.
Déserté du cœur d’enfant, dépeuplé du passé,
Comme un mirage d’ombres, il s’est évaporé…
Pieds plantés, droite dans ces sables mouvants,
Je contemple, paralysée, les demain égarés.
Naît une sourde douleur en mon âme nouée,
Absolue terreur de devoir affronter mon passé.
par Stéphanie Le Béchec