l e noir des venelles, le théâtre des Serge Airoldi, NÉVÉS
fondamente, l'écorce fine d'un écho lointain, il claque à l'angle droit & à l'oblique & au tournant du dédale, derrière le haut mur qu'une eau saumâtre a ridé, je reçois la musique sombre des jardins & de l'amour éteint
là, comme dans le Discours du songe de Poliphile,
je lis une géométrie consacrée à Vénus,
semblable à celle de l'île de Cythère,
au milieu des buis taillés, topiaires fantasques
ils figurent des géants casqués dont chaque main
empoigne une tour, un glaive,
je comprends qu'un totem émerge du sol
& des terres grenues, caparaçonné de cuir d'hoplite
& de drap de Damas
tout accroupi, fixant les névés enflammés par-dessus la ville des merveilles,
loin là-haut, jusqu'à l'aveuglement,
dans le blanc j'attends le noir, - une forme d'agnosie
le blanc est l'autre noir
À la brunante, La tête à l'envers, 2017, page 22.