César Vallejo | Chapeau, Manteau, Gants

Publié le 25 octobre 2017 par Angèle Paoli

E n face de la Comédie-Française, se trouve le Café César Vallejo, SOMBRERO, ABRIGO, GUANTES E nfrente a la Comedia Francesa, està el Cafè César Vallejo,

Paris : Le Café de la Régence, en 1900
CHAPEAU, MANTEAU, GANTS
de la Régence ; il y a là une salle
cachée, avec un fauteuil et une table.
Lorsque j'entre, la poussière immobile est déjà debout.
Entre mes lèvres faites liège, le bout
d'une cigarette fume, et dans la fumée l'on voit
deux intenses fumées, le thorax du Café,
et dans le thorax un oxyde profond de tristesse.
Il importe que l'automne se greffe sur les automnes,
il importe que l'automne s'intègre dans les bourgeons,
le nuage dans les semestres ; dans les pommettes, la ride.
Il importe de passer pour fou en postulant
que chaude est la neige, fugace la tortue,
simple le comment et le quand fulminant !
Poèmes Humains in Europe, revue littéraire mensuelle, novembre-décembre 2017, n° 1063-1064, page 23. Traduit de l'espagnol par Florence Delay.

de la Regencia ; en él hay una pieza
recóndita, con una butaca y una mesa.
Cuando entro, el polvo inmovil se ha puesto ya de pie.
Entre mis labios hechos de jebe, la pavesa
de un cigarrillo humea, y en el hume se ve
dos humos intensivos, el tórax del Café
y en el tórax, un óxido profundo de tristeza.
Importa que el otoño se injerte en los otoños,
importa que el otoño se integre de rotoños,
la nube, de semestres ; de pómulos, la arruga.
Importa oler a loco postulando
¡qué calida es la nieve, qué fugas la tortuga,
el cómo qué sencillo, qué fulminante el cuándo !
Poemas humanos (1923-1938), Les Éditions des Presses modernes, Au Palais Royal, juillet 1939. Supervision de Georgette Marie Philippart.