Ça fait plusieurs jours que je pense à cette date,
Je ne voulais pas écrire, trop de pudeur, trop de souvenirs et je crois que je ne voulais pas que ma famille puisse lire ces lignes.
Il s’est passé 365 jours, 8760 heures environ, 525 600 minutes. Je n’ai jamais compté jusqu’à là…
Ce matin, au réveil, j’ai écouté mon cœur, il semblait désaccordé. Je venais d’ouvrir les yeux, et il te pensait déjà trop.
Je sais que je vais le traîner toute la journée, il aura la forme d’un boulet accroché à mon âme. Mes pieds resteront collés au sol pour quelques heures, erreur 404, pas de surf d’astéroïde aujourd’hui.
Je me suis habillée, dans le silence, pas de musique, pas de radio. Juste le bruit de mes pas, les bruits du vide qui raisonne dans ma tête. J’ai mis ta montre, comme chaque matin, mais je crois que les aiguilles se sont arrêtées.
Dehors, le froid transforme mes os, mon sang en glace, j’ai froid, mon nez pique et ma mobilité est diminuée.
Je reste totalement stupéfaite par le manque d’élasticité du temps, je reste bouche-bée face au pouvoir d’une simple date, par l’effet qu’elle peut produire, sur un corps, un cœur, une âme.
Je te promets que j’ai avancé, je te promets que j’ai souris, je te promets que j’ai ri. J’ai même ressorti tes blagues quand elles étaient de conditions.
On nait, on vit, on meurt, c’est la règle, pas moyen d’y échapper. Alors j’ai relativisé et j’ai continué ma route. Mais aujourd’hui il a dû pleuvoir car le chemin est plein de boue et mes pas ne sont pas vraiment assurés.
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