IndianSamourai chez le dermato

Publié le 23 octobre 2017 par Indiansamourai

Depuis plusieurs semaines, un grain de beauté me cause de l’inquiétude. Par mesure de sécurité, la première chose à faire est évidemment de consulter un dermatologue. Evidemment. Je m’adressai donc à mes réseaux d’étrangères à Delhi pour une recommandation – ma peau blanche (type 1) n’est pas une peau indienne (type 4) et j’aimerais autant montrer mon truc à quelqu’un qui s’y connait un peu en peaux type 1 – mais rien. Je m’en remis donc à Google, ou plutôt à Practo, un Tripadvisor de la médecine. Constat numéro un : il y a pléthore de dermatos à Gurgaon. Constat numéro deux : il y a pléthore de dermatos bien notés. Constat numéro trois : y en a pas beaucoup qui ont étudié ou pratiqué en Europe/Etats-Unis – c’est ptêt pas une spécialité qui bénéficie de ce genre d’expérience à l’étranger. Avec cette histoire de types de peau, la dermatologie n’est certainement pas le fleuron ni la manne du tourisme médical en Inde…

Bref, je trouvai un profil sympa. Beau gosse. Mais surtout ayant étudié à Londres. Et d’après les commentaires, le genre de médecin à creuser un peu et chercher la cause du problème au lieu de se ruer sur le traitement. Genre ça existe ! Ni une ni deux je pris rendez-vous. Une gravure de mode le type, grand, baraqué, des yeux de cocker qui font fondre, un Apollon type 4 à croquer ! Qui brisa le charme vite fait bien fait – non pas en attaquant cash sur mon acné faciale qui me tracasse depuis plusieurs mois mais de la façon suivante :

- Lui : Dites-moi, qu’est-ce que je peux faire pour vous ?

- Moi : J’ai un grain de beauté qui m’inquiète.

- Lui : Ah oui ? Et vous auriez une photo ??

- Moi (comme deux ronds de flan) : Euh… nan… Mais si vous voulez je peux vous montrer !

Il a regardé le truc de loin (c’était même pas entre mes cuisses mais au-dessus de mon nombril), sans lampe ni loupe. Sans toucher bien entendu – on est loin de l’épisode de Savita Bhabi chez le docteur. Et de conclure qu’il valait mieux que j’aille voir son boss. Je me payais ainsi une demi-heure de voiture supplémentaire pour atterrir dans le genre de cabinet dermato que je cherchais tout à fait à éviter : très indien, tout glauque, spécialisé dans le laser et la repousse de cheveux (le grand complexe indien, la calvitie, et un énorme business avec le changement de qualité de vie). Ça doit être mon karma !

Quant à mon acné – je me décidai à poser la question au beau docteur, j’étais là, tant qu’à faire – il fit exactement le contraire de ce que j’espérais. Il a commencé par me dire que j'avais pas beaucoup de boutons ; et il sait de quoi il parle au vu de ses cicatrices d'acné (le comble pour un père dermato), flatteur mais pas franchement aidant. S’il avait voulu chercher le pourquoi du comment avant de soigner, il aurait pu m’interroger sur mes niveaux d’hormones, la qualité de ma digestion, que sais-je encore (au moins depuis combien de temps ça durait). Et bien non, il décréta que c’était à cause du soleil et me prescrit… de la crème solaire ! Le soleil !! Non seulement mes boutons ont commencé leur danse en janvier quand on se caillait les miches dans le brouillard hivernal mais encore en été, le soleil est tellement fort, que mon taux de Vitamine D dégringole : on se cache du soleil ici ! Bref, j’ai trouvé un vrai champion…