Salut maman,
Je me rappelle les derniers mois, les dernières semaines.
Tu étais prise dans ton lit, sauf cette fois-la où le personnel du CHSLD des Seigneurs t’a trouvé sur le sol, après on ne sait combien de temps. Comment cela a-t-il pu arriver?
Déclin, comme la fois où le CHSLD nous disait qu’ils avaient cessé de te donner de la cortisone quand ils nous avaient menti. Tu étais sans réactions. Presque comme morte. Mon insistance, aidée par les propos d’un membre du personnel, a finalement permis de t’hospitaliser et de découvrir que tu souffrais d’une overdose de cortisone.
T’ont-il tuée? Je pense que oui.
Je demeure partagée entre la haine que j’éprouve pour la direction du CHSLD des seigneurs pour leur mauvais traitement envers toi et l’espérance qu’ils t’ont libérée de ton martyr.
Mais, une chose est certaine, tu n’as tellement pas mérité la souffrance de tes dernières années, toi qui a sacrifié sa vie pour celle des autres.
Malgré ma rage face à ta fin, je fais comme toi. Je ne me dompte pas. Mais, je lui dit à Lui, que je ne le prendrez pas s’Il me fait le coup! Il aura à s’expliquer devant moi, big time !
Voilà que je m’enfonce dans ma rage au lieu d’exploser d’amour devant ton acharnement, ta loyauté, ton amour de l’autre, ton très grand courage et, surtout, ta très grande résilience.
J’ai pas su agir à la hauteur de ton être. Je sais que tu ne m’en veux pas parce que tu sais ce que c’est.
C’est avec les larmes aux yeux que je revois tes derniers instants. Mais c’est avec les mêmes larmes que je ressens l’amour trop peu exprimé à ton égard.
J’espère que la vie t’est plus clémente de l’autre côté.
Je t’aime, maman
Ta GiGi
Classé dans:Ce que j'en pense Tagged: chsld, Chsld des seigneurs, décès, femme, maman, tristesse, vieillir