Mardi 21 novembre 2017
9h45 : J’arrive au quartier de la Cavale Blanche où les rues, exceptionnellement, portent des noms vraiment prestigieux : Kant, Michel-Ange, Mozart, Hegel, Jack London… Mais quelle tristesse de constater que les noms de ces grands artistes et penseurs sont attribuées aux rues d’un quartier pavillonnaire plutôt morne et sinistre. Les rues les plus vivantes de la ville, elles, se coltinent des noms imbéciles de ministres et de militaires… Pour l’Etat, l’artiste sera toujours peu ou prou un parasite qui, même après sa mort, est traité comme la cinquième roue du carrosse. Bien sûr, ça n’enlève rien à la reconnaissance éternelle qui lui voue le public, mais ça en gâche un peu le goût…
Mercredi 22 novembre
Jeudi 23 novembre
9h30 : J’entre dans un bus : il est bourré d’enfants, sûrement une classe en déplacement. Je devrais être habitué, j’y ai droit au moins une fois par semaine, à se demander ce qu’ils font aujourd’hui dans les écoles. Avant, c’était juste les élèves des collèges dépourvus de salles de sport : on était débarrassé des piaillements de la marmaille dès que le bus passait près d’une piscine, d’un terrain de foot ou d’un complexe sportif, mais aujourd’hui, il y a les « sorties pédagogiques » : on a droit à toutes les classes, surtout les plus petites, et on peut être sûr qu’on va se les coltiner jusqu’au centre-ville ! Quand j’étais petit et que l’école nous emmenait au cinéma (soit dit en passant, je ne lui dis pas merci, le cadre scolaire est un très mauvais contexte pour apprendre à aimer le 7è art), on avait bien des bus spéciaux pour faire les déplacements sans déranger les gens : si, à la prochaine grève des enseignants, ils pouvaient inscrire ça parmi, leurs revendications, ce ne serait pas de l’énergie gaspillée !
A suivre…