27/11/2017 : texte écrit pour le nano (le reste de mon récit suivra)

Publié le 27 novembre 2017 par Anaïs Valente

Nanowrimo 2017 : second life

Je suis née le 5 décembre 1972.

 Je suis née une seconde fois le 20 décembre 2014.

 J’adore les chats, et ils ont neuf vies. Je suis donc à ma seconde, il m’en reste sept. Yes, que du bonheur.

 Mais je ne suis pas un chat, et j’ai failli perdre brutalement ma première vie, et bien sûr ne pas en vivre de seconde.

 Ce livre est donc le récit de ma second vie, avec en plus ce que j’ai écrit pour mon blog, racontant ma seconde vie, ses joies, ses peines, ses difficultés. Et en bonus le petit livre écrit en octobre 2015 pour le Nanowrimo, racontant mes vies avant et après l’accident.

 Et pour commencer en « beauté », je me dois de raconter (encore une fois, je radotais déjà, mais maintenant c’est pire) ce qui m’est arrivé :

 Le 20 décembre 2014, je ne me souviens de rien mais on me l’a raconté.  Donc ce samedi 20 décembre 2014, j’allais à pied à mon atelier d’écriture et quand j’ai traversé sur le passage pour piétons, ce fut « paf l’Anaïs », comme paf le chien. Je suis de suite tombée dans le coma et non, on ne voit pas sa vie défiler, on ne rencontre pas de défunts, que dalle de chez que dalle. J’ai été emmenée dans le coma en ambulance à l’hosto, où ils m’ont opérée du cerveau de suite. Puis je suis restée en chambre quasi un mois. Aucun souvenir je vous dis. Je suis sortie du coma, puisque là je vous écris, mais on était en janvier 2015. Fin janvier 2015, paraît que j’ai été transportée en ambulance du CHR de Namur à William-Lennox, centre de revalidation. La gloire quoi : moi dans un engin qui fait pinpon, waw. J’étais sortie du coma, mais aucun souvenir, je suis restée des semaines (des mois) dans le cake : sur une chaise roulante, tête attachée sinon elle faisait crac boume hue (comme un joujou extra), bref un légume. Ou une éponge, puisque j’ai appris bien plus tard que c’était le seul animal sans cerveau : une bestiole qui me ressemble quoi.

Petit à petit, trèèèèèèèèès lentement, j’ai récupéré un peu (certains diront beaucoup, mais c’est relatif ça). Et en avril 2015, la kiné de William-Lennox, que j’adore d’amour, je la voyais tous les jours, elle m’a beaucoup aidée et m’a vue passer d’une chaise roulante où j’étais un légume incontinent (ouiii, les légumes font pipi) à une marche trèèèèèèèèèèès lente et vacillante, en rolateur ; donc cette kiné géniale m’a proposé de descendre « vivre » au premier, ce que j’ai bien sûr accepté. Et je suis passée de « la plus jeune et la plus valide du 2e » à « la plus vieille et la plus handicapée du 1er ». Keske j’ai eu dur et keske j’ai pleuré. Car mon cerveau allait un peu mieux et je réalisais vraiment l’ampleur des dégâts et dans quelle merde je me trouvais. Avant, je ne réalisais pas trop, un légume je vous dis, je « vivais » au jour le jour, j’avais des visites, je reconnaissais un peu les gens, mais sans savoir d’où puisqu’une amie vient de me dire que je l’ai interrogée lors de sa venue « t’es une collègue c’est ça ? », et à mes deux collègues qui venaient me voir j’ai dit « oooh vous venez voir quelqu’un ici, je suis là aussi, quel heureux hasard », sans réaliser qu’ils venaient pour moi.

 (à suivreeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee)

Je dors très mal et je suis réveillée toutes les nuits, alors soit je vais sur Facebook via ma tablette, soit je regarde des films ou des émissions enregistrées sur mon Voocorder, et en ce moment y’a deux téléfilms de Noël sur TF1, chaque après-midi (ouais, ça a commencé en novembre, Saint-Nicolas n’est même pas encore venu qu’on parle déjà de Papa Noël ; C’est une ordure, vu qu’il ne m’a pas protégée quand une voiture m’a renversée le 20 décembre 2014, mais que soit.)

Et quand, une nuit comme une autre, je regardais un téléfilm de Noël, où l’actrice meurt renversée par une voiture (ben voyons) et revient sue terre faire une BA pour gagner son paradis et la narratrice dit : "parfois il faut aller jusqu'à mourir pour prendre conscience de son envie de vivre".

Clair et net comme clarinette, comme disait mon ex.

Ce qui est stupéfiant c’est le nombre de personne qui me répondent « moi aussi j’ai ça, c’est l’âge », quand je parle de mon manque du mot. Le manque du mot, c’est manquer de mot, qui l’eut cru (lustucru), mais c’est manquer tout le temps de mots, ne pas savoir dire tomate, œuf (ça c’était avant) ou gobelet (ça c’était au Quick samedi dernier, heureusement j’ai deux mains pour montrer l’objet).  Donc rien à voir avec les petits oublis de mots liés à l’âge, ici c’est la cérébrolésion, mais faut le vivre pour piger. Et encore, comme m’a dit l’adooorable éducatrice du Ressort, une cérébrolésion n’est pas l’autre, les conséquences varient fort, du manque du mot au manque de concentration, en passant pas le manque de mémoire et … ah ben j’ai oublié.

Nanowrimo 2017 : second life

Je suis née le 5 décembre 1972.

 Je suis née une seconde fois le 20 décembre 2014.

 J’adore les chats, et ils ont neuf vies. Je suis donc à ma seconde, il m’en reste sept. Yes, que du bonheur.

 Mais je ne suis pas un chat, et j’ai failli perdre brutalement ma première vie, et bien sûr ne pas en vivre de seconde.

 Ce livre est donc le récit de ma second vie, avec en plus ce que j’ai écrit pour mon blog, racontant ma seconde vie, ses joies, ses peines, ses difficultés. Et en bonus le petit livre écrit en octobre 2015 pour le Nanowrimo, racontant mes vies avant et après l’accident.

 Et pour commencer en « beauté », je me dois de raconter (encore une fois, je radotais déjà, mais maintenant c’est pire) ce qui m’est arrivé :

 Le 20 décembre 2014, je ne me souviens de rien mais on me l’a raconté.  Donc ce samedi 20 décembre 2014, j’allais à pied à mon atelier d’écriture et quand j’ai traversé sur le passage pour piétons, ce fut « paf l’Anaïs », comme paf le chien. Je suis de suite tombée dans le coma et non, on ne voit pas sa vie défiler, on ne rencontre pas de défunts, que dalle de chez que dalle. J’ai été emmenée dans le coma en ambulance à l’hosto, où ils m’ont opérée du cerveau de suite. Puis je suis restée en chambre quasi un mois. Aucun souvenir je vous dis. Je suis sortie du coma, puisque là je vous écris, mais on était en janvier 2015. Fin janvier 2015, paraît que j’ai été transportée en ambulance du CHR de Namur à William-Lennox, centre de revalidation. La gloire quoi : moi dans un engin qui fait pinpon, waw. J’étais sortie du coma, mais aucun souvenir, je suis restée des semaines (des mois) dans le cake : sur une chaise roulante, tête attachée sinon elle faisait crac boume hue (comme un joujou extra), bref un légume. Ou une éponge, puisque j’ai appris bien plus tard que c’était le seul animal sans cerveau : une bestiole qui me ressemble quoi.

Petit à petit, trèèèèèèèèès lentement, j’ai récupéré un peu (certains diront beaucoup, mais c’est relatif ça). Et en avril 2015, la kiné de William-Lennox, que j’adore d’amour, je la voyais tous les jours, elle m’a beaucoup aidée et m’a vue passer d’une chaise roulante où j’étais un légume incontinent (ouiii, les légumes font pipi) à une marche trèèèèèèèèèèès lente et vacillante, en rolateur ; donc cette kiné géniale m’a proposé de descendre « vivre » au premier, ce que j’ai bien sûr accepté. Et je suis passée de « la plus jeune et la plus valide du 2e » à « la plus vieille et la plus handicapée du 1er ». Keske j’ai eu dur et keske j’ai pleuré. Car mon cerveau allait un peu mieux et je réalisais vraiment l’ampleur des dégâts et dans quelle merde je me trouvais. Avant, je ne réalisais pas trop, un légume je vous dis, je « vivais » au jour le jour, j’avais des visites, je reconnaissais un peu les gens, mais sans savoir d’où puisqu’une amie vient de me dire que je l’ai interrogée lors de sa venue « t’es une collègue c’est ça ? », et à mes deux collègues qui venaient me voir j’ai dit « oooh vous venez voir quelqu’un ici, je suis là aussi, quel heureux hasard », sans réaliser qu’ils venaient pour moi.

 (à suivreeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeee)

Je dors très mal et je suis réveillée toutes les nuits, alors soit je vais sur Facebook via ma tablette, soit je regarde des films ou des émissions enregistrées sur mon Voocorder, et en ce moment y’a deux téléfilms de Noël sur TF1, chaque après-midi (ouais, ça a commencé en novembre, Saint-Nicolas n’est même pas encore venu qu’on parle déjà de Papa Noël ; C’est une ordure, vu qu’il ne m’a pas protégée quand une voiture m’a renversée le 20 décembre 2014, mais que soit.)

Et quand, une nuit comme une autre, je regardais un téléfilm de Noël, où l’actrice meurt renversée par une voiture (ben voyons) et revient sue terre faire une BA pour gagner son paradis et la narratrice dit : "parfois il faut aller jusqu'à mourir pour prendre conscience de son envie de vivre".

Clair et net comme clarinette, comme disait mon ex.

Ce qui est stupéfiant c’est le nombre de personne qui me répondent « moi aussi j’ai ça, c’est l’âge », quand je parle de mon manque du mot. Le manque du mot, c’est manquer de mot, qui l’eut cru (lustucru), mais c’est manquer tout le temps de mots, ne pas savoir dire tomate, œuf (ça c’était avant) ou gobelet (ça c’était au Quick samedi dernier, heureusement j’ai deux mains pour montrer l’objet).  Donc rien à voir avec les petits oublis de mots liés à l’âge, ici c’est la cérébrolésion, mais faut le vivre pour piger. Et encore, comme m’a dit l’adooorable éducatrice du Ressort, une cérébrolésion n’est pas l’autre, les conséquences varient fort, du manque du mot au manque de concentration, en passant pas le manque de mémoire et … ah ben j’ai oublié.