La douceur d’hurler en pleine nature

Publié le 28 novembre 2017 par Sharlen @Sharlen_Phileas

Je dois trouver une amorce, quelque chose pour lancer le texte. Un début qui sonne avec la suite.

De nouveau perdue dans ma tête, je suis au volant de ma voiture. Sur les routes de campagne, il n’y a personne à croiser et le paysage, caché dans la brume me plait.
Il fait nuit, je m’arrête sur le bas coté, assez en retrait pour ne pas risquer d’accident. J’essaie une photo, le résultat ne me convient pas. J’éteins mes phares, je coupe le moteur, je vérifie que mes portes soient bien verrouillées.
J’écoute ma musique, je craque intérieurement. Toujours la même musique, toujours les mêmes paroles.
Ce ras-le-cul, ce rien à foutre qui m’envahit, trop d’émotions ces derniers jours, trop d’informations à traduire. Je ne veux plus rien rejeter, je vais tout écouter…
Je lâche l’affaire, j’arrête de me battre contre le vent. Si la situation s’améliore, c’est parfait, elle le fera d’elle-même.
J’ai l’impression de vouloir déplacer un mur en béton, c’est inutile, c’est fatiguant…
A chaque fois que les choses vont mieux, c’est que j’ai lâché prise. Juste, accepte ce qui vient…
Qui a dit que la vie c’était un travail et du fric. Moi je veux courir après mes rêves, chuter, m’écorcher les genoux, me relever…

Je veux voir, je veux vivre, je veux ressentir et je veux apprendre. Je laisse tomber les questions et toutes ces angoisses qui m’envahissent. Elles sont là, tatouées sur les parois de mon crâne, sur mon cerveau, dans l’électricité…
Je les laisse circuler partout au-dedans de mon corps. Je veux vivre, je veux être en vie, JE SUIS EN VIE.
Je suis une écorchée vive, j’ai le corps à vif, j’ai le cœur à vif. Goûter chaque sensation, sentir chaque goutte de pluie tomber, rebondir et se briser. L’armure se reconstruit d’elle-même, je n’en veux pas. Je veux être vraie, pas besoin de masque, je ne veux pas de mensonges, je ne veux pas de carapace. Juste ressentir chaque goutte de pluie.

Et cette sensation à l’intérieur de moi, je vais tout expulser et je vais hurler. Qu’on m’arrache les cordes vocales, je ferais trembler les volcans. Ma voix doit trembler, elle doit vibrer et raisonner au-delà de mes peurs.
Ça sera mon orgasme, un orgasme cérébral, un orgasme émotionnel.
Je vais doper mon épiderme, je vais rester nue dans l’hiver, sentir les flocons, comprendre le froid qui brûle ma peau. Contracter tous mes muscles, et crier, crier, crier. Je vais m’en effondrer, contracter tous mes muscles, je veux ressentir, je veux vivre, je vais hurler. Que la machine accélère, qu’elle déraille, et que je m’arrache les cordes vocales.

Point 41 : Hurler en pleine nature

(je propose une lecture audio de ce texte, je ne sais pas trop ce que ça donne objectivement, mais c’est par ici)

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TOUTES LES PHOTOGRAPHIES, IMAGES ET TEXTES SOUS LESQUELS S’AFFICHE CETTE PHRASE SONT CONSIDÉRÉS COMME DES ŒUVRES DE L’ESPRIT ET DANS CE SENS COMME PROPRIÉTÉS INTELLECTUELLES PROTÉGÉES PAR LE DROIT D’AUTEUR.E