18h30 : Je retrouve mes parents qui reçoivent, pour le week-end, leur charmante petite nièce (qui est donc ma cousine). La fillette n’est en CP que depuis trois mois et lit déjà très bien : quand je pense que certains arrivent au collège sans savoir lire ! C’est vrai que l’éducation nationale pratique le nivellement par le bas et qu’on bâcle l’instruction des gamins afin qu’ils puissent sortir du système scolaire et entrer sur le marché du travail le plus vite possible, même s’ils ne méritent même pas leur bac… Mais surtout, il est un fait contre lequel on ne peut rien : nous ne sommes pas tous égaux face à l’éducation, certains apprennent moins vite que d’autres sans y mettre de la mauvaise volonté. Le cancre insolent et fier de lui, ça existe, mais l’élève dit « en difficulté » n’est pas une simple fiction : rien que pour ça, l’idée de revenir au redoublement est loin d’être sotte…
Dimanche 3 décembre
16h : Je particie à une scène ouverte afin d’y « colporter mes gaudrioles » pour parler comme Brassens : la vie d’artiste n’est pas toujours très lucrative mais elle apporte des moments d’ivresse incomparables ! Ainsi, en lisant mon poème intitulé « Tart’à gueule », j’ai l’occasion de faire dire une dizaine de fois cette expression à un public composé essentiellement de retraité(e)s venu(e)s s’occuper en attendant l’heure du Scrabble ! Appelez-moi le faiseur de vieillard(e)s indignes !
17h30 : Je descends la rue Jean Jaurès (je rappelle que ça se passe à Brest) pour rentrer chez moi et je redécouvre un contraste saisissant : sur la moitié « haute » de la rue, pas un chat, des commerces fermés, une ambiance de ville morte. Une fois passé le quartier de l’Octroi, on retrouve la vie, la foule, le mouvement… Cette possibilité de changer radicalement d’ambiance rien qu’en faisant quelques mètres m’a toujours abasourdi : j’en rirais presque si ce n’était pas si triste pour certains quartiers…