Celui
qui aime Dieu dans la perception du cœur celui-là est connu de Dieu. En effet,
c'est dans la mesure ou l'on accueille l'amour de Dieu dans la perception de
l'âme, que l'on est dans l'amour de Dieu. C'est pourquoi, désormais, un tel
homme éprouve une passion ardente pour l'illumination de la science, jusqu'à la
ressentir dans la perception de ses os, se perdant pour se laisser transformer
tout entier par l'amour de Dieu. Un tel homme se trouve dans la vie présente
sans y être. Car, même s'il lui-même de vue, demeure encore dans son corps, il
en sort, emporté vers Dieu par la force de l'amour, dans l'élan ininterrompu de
son âme. En effet, sans cesse désormais, le cœur tout brûlant du feu de
l'amour, il reste collé à Dieu par la contrainte du désir, arraché une fois
pour toutes à l'amour de lui-même par la charité divine. Si nous avons été
hors de nous, dit l'Apôtre, c'était pour Dieu ; si nous sommes
raisonnables, c'est pour vous (2 Cor 5, 13).
Saint Diadoque de Photicé : Les propos ascétiques.
Cent chapitres.