Bon, plus sérieusement, je sais pertinemment que cet animateur n’est pas responsable de toutes les violences faites chaque année en France aux femmes et je veux bien croire qu’il n’est pas foncièrement misogyne ; mais il n’empêche que c’est avec des plaisanteries comme la sienne qu’on banalise les violences faites aux femmes. L’époque où Philippe Bouvard traitait les femmes plus bas que terre dans Les Grosses têtes est révolu, on ne peut plus tenir impunément des propos faisant l’apologie du machisme et je ne vois pas en quoi c’est un recul pour la liberté, bien au contraire ! On va me dire que certaines femmes prennent la défense de Tex : c’est vrai, et il y a aussi eu des Algériens qui ont lutté pour que la France continue à les coloniser, il y a des noirs qui font campagne pour le FN, il y a des ouvriers qui défendent les intérêts de leurs patrons… Bref, il y aura toujours des « chiens rampants qui lèchent le bâton qui les frappent », pour reprendre l’expression bienvenue de l’ami Eric Mie, ce n’est donc pas un argument valable.
On pourrait croire, en lisant ces lignes, que j’approuve sans réserve le licenciement de Tex. Ce n’est pas tout à fait exact : d’une part, il ne fait aucun doute que c’est une sanction disproportionnée étant donné qu’il s’était déjà excusé ; d’autre part, en licenciant un animateur pour ce motif, France Télévisions donne un argument imparable aux néo-réacs qui se disent victime du « politiquement correct », de la « bien-pensance », pour ne citer que quelques-unes des expressions toutes faites qu’ils dégainent dès que les progressistes essaient de les remettre à leur place. Faire d’un bateleur pas spécialement finaud un martyr de la liberté d’expression, c’est lui faire beaucoup d’honneur, mais vous pouvez être sur que les Zemmour, Ayoub, Dieudonné et autres Finkielkraut ne s’embarrassent pas de scrupules dès qu’il s’agit d’enrôler de force un fait quelconque sous la bannière de leur croisade merdeuse contre tout ce qui n’est pas tout à fait en accord avec les appétits grossiers du mâle blanc hétérosexuel et catholique : ils auraient d’ailleurs tort de se gêner étant donné que les nunuches de service des médias, à commencer par la Roumanoff, leur ont déjà emboîté le pas.
Quoi qu’il en soit, on aurait de toute façon tort de défendre Tex avec une passion excessive, non seulement parce qu’il n’est sûrement pas à plaindre, moins en tout cas que les ouvriers qui se retrouvent sur le carreau après trente ans d’usine, mais aussi parce que quelque soit le présentateur des Z’amours, ça ne me donnera pas plus envie pour autant de regarder cette émission de merde !