Magazine Journal intime

[babelio, masse critique] laisse tomber les filles, roman de gérard de cortanze

Publié le 26 décembre 2017 par Tilly

Albin Michel, janvier 2018,lien 438 pages, 22 euros 50
lu pour l'opération Masse Critique de Babelio lien  (oprération privilège : on reçoit le livre, on donne son avis sur le livre, on le partage)

4è de couv : Le 22 juin 1963 à Paris, quatre adolescents assistent, place de la Nation, au concert donné à l'occasion du premier anniversaire de Salut les copains. Trois garçons : François, rocker au coeur tendre, tenté par les substances hallucinogènes ; Antoine, fils d'ouvrier qui ne jure que par Jean Ferrat ; Lorenzo, l'intellectuel, fou de cinéma et champion de 800 mètres. Une fille : Michèle, dont tous trois sont amoureux, fée clochette merveilleuse, pourvoyeuse de rêve et féministe en herbe. Commencé au coeur des Trente Glorieuses et se clôturant sur la « marche républicaine » du 11 janvier 2015, ce livre pétri d'humanité, virevoltant, joyeux, raconte, au son des guitares et sur des pas de twist, l'histoire de ces baby-boomers devenus soixante-huitards, fougueux, idéalistes, refusant de se résigner au monde tel qu'il est, et convaincus qu'ils pouvaient le rendre meilleur. — Ecrivain, éditeur aux éditions Albin Michel, membre de l’Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique, Gérard de Cortanze a publié plus de 80 livres, traduits en vingt-cinq langues. Parmi eux, des romans (Les Vice-Rois, prix du roman historique ; Cyclone, prix Baie des Anges Ville de Nice ; Assam, Prix Renaudot ; Banditi ; Laura ; Indigo, prix Paul Féval ; L’An prochain à Grenade, prix Méditerranée ; Les amants de Coyoacan…, Zazous, des essais (Jorge Semprun, l’écriture de la vie ; Hemingway à Cuba ; J.M.G. Le Clézio, le nomade immobile ; Pierre Benoit, le romancier paradoxal, prix de l’Académie française), et des récits autobiographiques (Une chambre à Turin, prix Cazes-Lipp ; Spaghetti ! ; Miss Monde ; De Gaulle en maillot de bain ; Gitane sans filtre…). On lui doit également des livres sur les peintres Zao Wou-ki, Antonio Saura, Richard Texier, et notamment Frida Kahlo, la beauté terrible. Si l’ensemble de son œuvre, divisée en cycles, a pour thèmes de prédilection ses origines italiennes mêlées – vieille famille aristocratique piémontaise du côté du père, classe ouvrière napolitaine du côté de la mère, une descendante directe de Frère Diable, dit Fra Diavolo – on lui doit aussi plusieurs ouvrages sur l’automobile. Né au sein d’une famille de pilotes de courses il a publié La Légende des 24 heures du Mans, livre pour lequel il a reçu le Prix des écrivains sportifs, ainsi que Les 24 Heures pour les nuls. Il est chroniqueur à Historia et président du Prix Jean Monnet de Littérature européenne.
Les yéyés sont-ils les enfants des zazous ? L'empilement des générations rend la chose tout à fait possible, certes, mais ce qui la complique c'est qu'ils partagent maintenant le même papa. Après Les Zazous (2016) Gérard de Cortanze, commet un inceste littéraire de circonstance tout à fait recommandable.

C'est vrai, c'est un peu opportuniste comme thème : encore quelques jours et on sera dans l'année jubilé de mai-soixante-huit. Télérama consacre son dernier double numéro de 2017 à la décennie 58-68. Et notre Johnny national qui fait sa sortie en majesté avant Noël ! Pour un peu Gérard de Cortanze aurait pu écrire un épilogue à Laisse tomber les filles qui se serait passé au milieu de la foule fervente rue Royale le samedi 9 décembre 2017.

Au début du roman de Gérard de Cortanze, Johnny est là bien vivant (il a vingt ans), sur le podium SLC, avec Sylvie, Lucky, Richard et les autres. On est le 22 juin 1963, sans doute un samedi après-midi ; à leurs pieds, la place de la Nation a quinze ans, elle twiste et gueule ; aux balcons, les bourgeois tirent la tronche, crient au scandale et font venir la maréchaussée pour écarter quelques blousons noirs, casseurs de l'époque.

Plus futiles et moins engagés pour leur libertés fondamentales que leurs aînés zazous, les yéyés vivent une époque de croissance économique et de paix (relative). Moins contraints par les restrictions, exposés aux progrès techniques, et à l'explosion de la consommation, ils se laissent un peu aller aux mômeries et surjouent l'insouciance gamine (mais en avions-nous — en avaient-ils — conscience, à quinze ans ?). N'empêche, ils ne tardent pas à être si nombreux et influents, qu'un véritable marché culturel se crée pour la première fois à destination des jeunes, avec émissions radio, télé, journaux, disques, vêtements, etc.. En même temps que la télévision, c'est la société qui prend des couleurs fraîches et gaies.


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