La ferveur de Noël. Se glisser sous les aisselles odorantes de l’obèse en survêtement, clope déjà au bec qui bloque tout passage, planté devant le rayon des bouteilles de Ricard et Pastis 51, l’air dubitatif, puis se faufiler entre les deux mamies qui en ont profité pour raconter les derniers ragots, éviter le chariot du couple qui se dispute et ne voient personne, lui avec sa coupe iroquois et ses tatouages, elle avec ses piercing, essayer en vain d’approcher le rayon du foie gras pour constater qu’il n’était pas vraiment nécessaire de faire souffrir tout ces canards pour en produire, au vu de tout ces foies gras qui se précipitent pour remplir leur caddie, arriver enfin devant le rayon du saumon fumé pour s’apercevoir qu’il a déjà été dévalisé et qu’il ne reste plus rien qu’un paquet de surimi, se ruer au rayon champagne et spiritueux pour de nouveau se retrouver face à face avec notre obèse en survêtement qui est maintenant devant les cubitainers de rouge importé de l’Union européenne, réussir l’exploit d’attraper un Moët et Chandon, enfin la joie de la queue aux caisses, la famille devant avec les drôles qui attrapent tous les bonbons à leur portée et la mère qui craque et fini par leur filer une claque sous les regards suspicieux des autres clients, enfin notre tour mais voila la caissière qui change, dehors, le parking, l’air frais enfin, mais mince ou est ce que je me suis garé? ... Voilà à quoi j’échappe cette année.
Publié par
Gilles Poirier
Libellés :
Chapitre 22