Confiné. Confiné dans un espace fermé, obligé de dormir sous une couverture pour se réchauffer alors que dehors il fait plus de trente degrés, mais la clim non réglable continue de cracher du froid sans aucun moyen de l’arrêter. Prendre l’air dehors, mais pour aller où? Devant, le monde industriel que l’on fréquente toute la journée crachant ses décibels, son huile et sa fumée est un lieu que l’on évite de regarder, avec la seule crainte d’être réveillé en pleine nuit pour justement devoir y aller. Un compresseur à redémarrer, une panne fictive ou n’importe quoi que l’opérateur n’a pas su régler. Alors on préfère regarder la mer qui nous entoure et les lumières au loin des autres plateformes ou bateaux, ces torchères que l’on ne voit pas le jour mais qui illuminent l’horizon. Les pêcheurs sont toujours là, tournant autour du bateau. Il n’y a point de repos pour eux, tant que le poisson frétille. Parfois, une fois le soleil levé, on voit une nageoire de requin qui sort furtivement de l’eau, nous rappelant le milieu hostile qui nous entoure. C’est alors avec joie que l’on regarde l’hélicoptère s’approcher, même si on sait qu’il faudra encore presque quatre semaines avant de faire partie du voyage, passant toute la période des fêtes dans cet univers confiné, mais cette présence furtive rassure car ainsi on sent un lien avec le reste de l’humanité.
Publié par
Gilles Poirier
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Chapitre 22