« Médiocratie, médiacrité ! Frères humains dans nos quartiers, ça manque un peu d’humanité… » (Hubert-Félix Thiefaine)
A l’issue d’une journée dédié à mon art, je repense aux partisans du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes (NDDL pour les intimes et les fainéants) qui crient haro sur le « déni de démocratie », à commencer par Jean-Marc Ayrault qui ferait pourtant mieux, depuis 2014, de s’écraser… Je découvre qu’un internaute, commentant mon billet du 17 janvier me parle d’un referendum qui se serait tenu en 1985 et où un nombre d’électeurs plus important qu’en 2016 aurait majoritairement répondu « non ». J’en parle au conditionnel parce que je n’ai pas trouvé de source attestant que ce premier referendum ait bien eu lieu : si tel était le cas, on pourrait en conclure que les pro-aéroport ne parlent de « déni de démocratie » que quand ça les arrange, ce qui ne m’étonnerait qu’à moitié…
Du reste, je suis plutôt tenté de parler, pour reprendre un mot du grand Hubert-Félix Thiefaine, de déni de médiocratie ! La différence avec la démocratie ? Sans entrer dans le détail, disons que la démocratie, c’est la loi des plus nombreux, quand les électeurs votent en leur âme et conscience pour défendre leurs intérêts : la médiocratie, c’est la loi des plus cons, quand les électeurs votent comme le leur ordonnent les agences de com’ pour défendre les intérêts de leurs exploiteurs, et c’est sous ce régime que nous vivons pour l’heure… Evidemment, avec un tel régime, on n’a que les élus qu’on mérite.
De fait, l’âge relativement jeune du président de la république ne doit pas faire illusion, pas plus d’ailleurs que la décision de son gouvernement concernant l’aéroport de NDDL (c’est vrai qu’on gagne du temps, en n’écrivant que les initiales) : malgré le « dégagisme » qui aurait soi-disant animé les dernières élections, le pouvoir est encore et toujours entre les mains de la même caste de fossiles sans imagination et ennemis de la vie pour lesquels l’histoire s’est arrêtée avant le choc pétrolier, qui n’ont pas de pétrole et encore moins d’idées, et dont la conception du « progrès » en est restée aux années 1960, à savoir « béton-bagnole-nucléaire ». Je sais de quoi je parle : chez moi, à Brest, des travaux menacent l’intégrité de la rue Saint-Malo, seul vestige d’une ville détruite par la guerre, ainsi que les terres de la ferme de Traon Bihan qui produit du bio depuis au moins trente ans.
Et oui, il n’y a pas que les grands projets coûteux qui n’ont d’autre utilité que celle d’aider les grands barons républicains à se faire mousser : la France est littéralement truffée de chantiers de moindre importance mais qui n’en sont pas moins inutiles, inadaptés ou tout simplement dangereux dans la mesure où ils menacent des pans entiers du patrimoine voire même l’équilibre écologique d’une région. Vous en avez sûrement près de chez vous ! De tels chantiers ne flattent même pas les égos des élus locaux : ils ne font que dénoncer l’ignorance crasse des questions culturelles et environnementales par lesdits élus qui sont visiblement persuadés, comme Stéphane Bern, que le patrimoine se réduit aux châteaux et aux cathédrales et, comme Roselyne Bachelot, que les fruits et légumes se développent d’eux-mêmes au supermarché sans avoir eu besoin d’être préalablement cultivés puis récoltés ; ils sont cons, hein ? Oui, cons comme leurs électeurs : quand je vous disais qu’on que les élus qu’on mérite…