Vendredi 2 février
15h30 : Visite à ma prof d’espagnol de khâgne. Elle m’apprend que l’un de mes « camarades » de l’époque, un type avec qui je m’engueulais souvent, était le fils d’un personnage haut placé dans la hiérarchie de la marine nationale (ceci explique cela) et qu’il a lui-même fait carrière dans un milieu où l’on exerce des missions classées « secret défense »… Bref, il est devenu un gros con qui gagne (trop bien) sa vie en pourrissant celle des autres. Je n’en suis pas étonné, j’ai toujours vu en lui un fils de bourgeois réac et carriériste : comme quoi tout le monde ne change pas avec l’âge !
20h : Retour au Quartz pour écouter Là-bas si j’y suis, la mythique émission qui continue à vivre sur le Net après avoir été débarquée de France Inter : installé, en attendant que ça commence, je discute avec mon voisin auquel j’avoue ne pas être un radiophile averti et que je suis venu par curiosité. « Rassurez-moi, vous ne regardez pas la télévision non plus », me demande-t-il, surpris et légèrement inquiet. Je lui réponds que non… Qu’on puisse tirer un bilan globalement négatif de ce que propose la télévision, je suis bien d’accord, mais je ne comprends pas cette disqualification « de principe » de la télé au profit de la radio que je rencontre de manière systématique chez ceux qui font profession d’être hommes de lettres, du moins ceux que je connais d’assez près. Les exceptions à la règle de médiocrité généralisée qui semble régir le petit écran sont certes rares, surtout aujourd’hui, mais elles ont existé. Mais ce qui m’étonne vraiment, jusqu’à m’agacer, c’est quand ils me disent carrément qu’on ne peut pas être un homme de lettres sans s’intéresser à la radio : je vous assure que j’ai entendu cette connerie, que je ne vois pas d’où ils sortent ça et que si vous avez une explication à ce présupposé, je vous saurai gré de me la donner en commentaire.
20h30 : L’émission commence, l’occasion d’écouter dans de bonnes conditions toux ceux qui agissent à Brest pour la justice, la liberté et le droit. Tout y passe ou presque : la fabrique de la salle Avenir, qui est un peu notre ZAD en pleine ville, avec l’inévitable Claude Arnal, les personnels des EHPAD à bout de nerfs, les défenseurs des sans-abris et des mineurs isolés étrangers (ils ont bien du mérite à défendre une cause aussi impopulaire) et, last but not least, les salariés de Triskalia intoxiqués aux pesticides qui ont finalement été indemnisés, preuve qu’aucun combat n’est perdu d’avance. Mais surtout, quel plaisir de voir en chair et en os Daniel Mermet, ce personnage mythique, à mi-chemin entre Michel Polac et Guy Bedos : on mesure quel espace de liberté la radio a perdu avec cette émission ! Monsieur Mermet a d’ailleurs rendu « hommage » au patron de Radio France fraîchement débarqué, Mathieu Gallet, en annonçant que ce dernier comptait profiter de son temps libre pour étudier la radio et le journalisme « dont il avait vaguement entendu parler quand il était à la tête de Radio France »…
23h30 : On me dit que Tex a fait ses adieux à ses fans : je suis ravi d’apprendre qu’il en avait !