Mardi 20 février
13h : Un vent de fronde souffle sur les universités ; je m’en ouvre auprès d’un haut personnage de la fac de lettres de Brest qui préfère relativiser les choses : on n’en est pas à la révolution. Il me dit qu’il a adopté une position claire sur la question : il a bien de la chance car je ne sais que penser de ce schmilblick. N’étant plus étudiant depuis trois ans, tout ça me passe un peu au-dessus… Depuis que j’ai assiste à une AG étudiante prétendument démocratique mais où la grande gueule de service décidait seule d’à peu près tout, les révoltes de jeunes ne m’enthousiasment plus guère. Dans l’absolu, le principe de la sélection ne me choque pas : il est quand même aberrant que certaines personnes puissent s’inscrire à une faculté sans même savoir écrire des phrases construites – je vous assure que c’est le cas en ce moment, je n’exagère pas ! Mais d’un autre côté, sans vouloir jouer au Bourdieu de comptoir, comment nier que les gosses de riches seront favorisés de facto pour la bonne et simple raison que leur parcours scolaire n’aura pas eu à souffrir de conditions matérielles précaires ? En d’autres termes, le principe de la sélection pourrait ne pas être injuste si l’on s’employait, avant de l’appliquer, à corriger certaines inégalités sociales, ce qui n’est pas tout à fait le cas en ce moment…
Mercredi 21 février
12h : Pause déjeuner dans un restaurant où la télé diffuse les jeux olympiques d’hiver : j’ai l’occasion de découvrir l’un des sports de glisse les plus cons du monde ; je ne sais pas comment ils l’appellent, mais on voit deux équipes de trois crétins qui, si j’ai bien compris doivent faire un tour de piste en patin à glace le plus vite possible… En clair, ils ont inventé le patinage non-artistique ! Désolé, mais si on ne peut pas voir voleter la jupette des patineuses, ça ne m’intéresse pas.
13h40 : Jusqu’à présent, je pensais que les affiches de cinéma, c’était fait pour donner envie d’aller voir le film, mais maintenant que j’ai vu celles des Aventures de Spirou et Fantasio, j’ai un doute ! Les personnages ont l’air aussi crédibles et expressifs que des jouets Mattel… Et puis quel casting à la con ! Christian Clavier pour jouer le compte de Champignac, autant imaginer Depardieu jouant Gandhi ! Et Ramzy Bedia en Zorglub ! Pourquoi pas Gad Elmaleh en Rastapopoulos, tant qu’on y est ? Il n’y a vraiment que les adultes, ces grands parasites, pour saccager ainsi les héros de notre enfance… Je dirais bien que Franquin doit se retourner dans sa tombe, mais, d’une part, ça m’étonnerait vu que l’orgueil du créateur n’était pas son point fort et, d’autre part, il a intérêt à garder ses forces pour un autre tour dans la bière : on attend encore, pour cette année, la sortie du film Gaston Lagaffe dû à Pierre-François Martin-Laval… Arrêtez le massacre ! A part Alain Chabat, aucun Français ne sait adapter une BD ! Alors cessez de péter plus haut que vous culs, contentez-vous de tourner des films psychologiques bon marché sur la crise de la trentaine et des comédies à deux balles pour meubler l’antenne de TF1 et laissez mes idoles reposer en paix !