Magazine Journal intime

[lu] sans picasso, par stéphan lévy-kuentz

Publié le 26 février 2018 par Tilly

Sans Picasso, Dora Maar à Ménerbes, texte de Stéphan Lévy-Kuentz, photographies de Jérôme de Staël, postface de Anne de Staël
aux éditions Manucius,lien novembre 2017, 88 pages, 15 euros

d'un cadeau l'autre
Pour mon anniversaire en juillet, un ami écrivain qui me veut du bien m’avait fait envoyer L’Indésiré de Stéphan Lévy-Kuentz.
Cette fois (en remerciement pour ma chronique qui n’en était pas vraiment une, je reçois l’envoi de l’auteur lui-même pour ce nouvel ouvrage.
Beaucoup plus personnel et sensible qu’un service presse !
Infiniment touchée par le geste, j’aimerais savoir bien mieux rendre compte de la valeur de ce petit ouvrage poétique, élégant et profond.
Heureusement, d’autres, plus légitimes que moi en histoire de l’art, l’ont fait (voir en liens au bas de cet article).

en 4è de couverture : Présentés par Paul éluard au café des Deux Magots, Dora Maar et Pablo Picasso entament en 1936 une liaison passionnelle et destructrice qui durera environ sept ans. Muse et modèle du pape de l’art moderne, Dora Maar n’en reste pas moins l’une des grandes photographes du XXe siècle. Surréaliste et torturée, libre et singulière, son œuvre argentique prend toute sa dimension sous le signe de Man Ray, Brassaï et Cartier-Bresson. La maison de Dora Maar à Ménerbes est le cadeau de rupture que fait Picasso à Dora en 1943. Inconsolable d’amour, délaissant la photographie, elle s’y retirera pour peindre et écrire auprès de rares amis, dont Nicolas de Staël. Habitants historiques de Ménerbes, Anne et Jérôme de Staël ont fréquenté Dora Maar dès leur enfance. Après sa mort en juillet 1997, précédant la réhabilitation des lieux restés à l’abandon, Jérôme de Staël a pu rendre compte par l’objectif de ce quotidien pétrifié. L’évocation d’un temps révolu qui est moins une célébration nostalgique que l’archivage d’un patrimoine affectif inscrit dans la pierre. En postface, Anne de Staël livre un portrait inédit, intime et authentique, de Dora Maar. Arrière-saison d’une époque artistique insouciante balayée par l’accélération du monde, Sans Picasso revisite l’existence d’une femme hantée par « son » Minotaure durant plus d’un demi-siècle. Un texte insolite et poignant qui, au-delà de l’imaginaire, aborde les thèmes universels de la dépossession, de la solitude, du temps, de la finalité de l’art face au réel.
petit livre, mais grand à l’intérieur
Petit par ses dimensions, d’apparence modeste derrière la belle qualité de l’édition, surtout riche et très « à part ».
 À p’art ! Car c’est aussi un grand livre d’art.s (écriture, photographie, mémoire, réflexion sur la vie d’artiste).
À ce titre et à ce prix, il a sa place partout ! En premier lieu, j’imagine qu’il figure déjà sur les tables-librairies des musées et expos consacrées à Picasso (innombrables... d’ailleurs un « nouveau » musée est annoncé à Aix-en Provence).
Chez moi je ne le range pas avec mes quelques « beaux » livres qui font tapisserie au salon : il a sa place avec les autres, plus secrets, qui racontent une histoire, un destin, un homme, une femme (exactement à ce moment : à côté de Dernière valse à Venise de Stéphane Héaume).

Sans Picasso. Dora Maar. San Pablo
Abandonnée, rejetée, exilée, oublier Picasso était au-dessus des forces de Dora. Mystique, elle décida que pour elle, seul Dieu pouvait remplacer Pablo... et se retira dans la maison de Ménerbes concédée par le peintre à son ex en compensation de la rupture.
Un rivage à Naxos, une thébaïde en Lubéron.


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