Comment trouver le sommeil quand on est en état de « mauvaise fatigue » ?

Publié le 19 mars 2018 par Legraoully @LeGraoullyOff

Dimanche 18 mars, 10h15.  Nouvel épisode neigeux sur le pays de Brest. Deux fois en moins d’un mois à une période aussi tardive, ce n’est pas normal. Les climatosceptiques imbéciles (un pléonasme, excusez-moi) vont sûrement se frotter les mains, non pas pour se les réchauffer mais parce que ça va leur donner une occasion supplémentaire pour nier la vérité du dérèglement climatique – oui, j’écris « dérèglement » et non pas « réchauffement » car ce terme, non content de prêter à confusion, n’alerte pas suffisamment l’opinion publique qui s’imagine qu’il signifie une promesse de temps de 15 août sur la Riviera toute l’année…

Cela dit, malgré le froid qui a régné cette nuit et quelques mésaventures que j’ai connues la veille, j’ai bien dormi, même mieux que certaines nuits, ce qui me permet de vous donner un bon conseil. Imaginons : vous avez passé une journée navrante, vous êtes perclus d’une fatigue mauvaise, celle qu’on ressent après avoir passé beaucoup de temps à ne rien faire, par exemple en attendant pendant des heures un rendez-vous qui n’en méritait pas tant ou en faisant un aller-retour en train ou en voiture aussi long que fastidieux ? Quand on est dans ces dispositions-là, appliquer les recommandations habituelles pour s’endormir serait inutile pour la bonne raison que la mauvaise fatigue n’est pas une « vraie » fatigue, celle qu’on ressent après avoir travaillé dur toute la journée, mais juste un sentiment diffus de lassitude qui ne débouche pas sur le sommeil. En d’autres termes, c’est une fatigue plus morale que physique où domine la conviction d’avoir perdu son temps.

Alors que faire ? C’est très simple : il suffit de s’activer, de prendre une initiative. Au cours de cette journée nulle et improductive, votre corps n’a pas eu l’occasion d’accumuler la fatigue nécessaire pour que le sommeil vous gagne : puisque cette bonne fatigue fait défaut, il faut donc l’acquérir. Dans mon cas, il m’a suffit de mettre à jour le journal pas du tout intime que je tiens sur ce webzine pour enfin trouver le sommeil sans difficulté. La mauvaise fatigue n’est qu’un leurre : elle ne fait que donner l’impression d’être dans l’incapacité d’accomplir une tâche. Elle est démotivante mais pas handicapante : elle est la marque d’une frustration, d’une envie d’agir qui n’a pas été satisfaite ; le plus dur est de se remotiver pour passer outre et ainsi poser un acte. Dites-vous que vous ne ressentez qu’une demi-fatigue qu’il faut encore compléter : vous devez encore vous fatiguer pour éprouver une fatigue entière grâce à laquelle vous pourrez trouver le sommeil.

Bien entendu, pour que ce soit efficace, il faut que la tâche en question vous plaise : personne ne vous demande de vous attaquer aux travaux que vous devez faire depuis six mois dans votre salle de bain ou d’aller abattre un baobab. Vous pouvez écrire une lettre à votre meilleur(e) ami(e) ou même, si vous aimez ça, vous cuisiner une tarte aux pommes pour demain, l’important étant d’accomplir une tâche qui ne vous rebute pas et qui vous amène à ce que votre cuve à sommeil, qui est encore à moitié vide, devienne tout à fait pleine et que votre « mauvaise » fatigue laisse place à la « bonne » fatigue qui vous permette de vous endormir du sommeil du juste. Bon, j’arrête là avant que ma prose devienne elle aussi soporifique.