[CHAIR ET SANG TERRES À PEUPLEMENT]
Chair et sang terres à peuplement.
Le monde prolonge les viscères
oriente les touchers
dénature la parole
répartit l’effort-matière
d’un seul mouvement
lent va-et-vient des chairs répétitives.
La coagulation réfléchit le mystère.
Grande chair protocolaire
habite d’entre les femmes
matrice d’un tout séculier.
Dans l’érosion totale il y a toujours un début
une survivance.
Vide qui renouvelle
ce frottement de matière
dénoue quelque part
l’aplomb l’infranchissable.
Les terres furent liquides en une seule fois.
Chemins en sang
les feux sondent l’horizon
l’habitude dépossède les mains
de leur histoire quotidienne
un cri prémonitoire
résiste au verbe seul.
D’où vient ce chaos réversible ?
Cherche forme
souvenir d’un seul étant
miscible dans la réalité.
Traverse le cri d’un seul tenant.
Proie collective
enfantée dans les charniers
endure et joint par le souffle
les mâchoires universelles.
Est-ce qu’il fait encore chair dans ce mystère ?
Vestiges cérébraux divisent les proportions
aucun cri ne résonne par la mort antérieure
chairs mitoyennes corrompent l’abrupt minéral
deux amants mimétiques étreignent
le corps possible.
Jean-Louis Reynier, « I. Cosmos », Chair & Sang, Librairie Éditions tituli, Collection Poésie, 2018, pp. 17-23.
JEAN-LOUIS REYNIER
Source
■ Voir | écouter aussi ▼
→ (sur L’Autre Livre) une fiche technique sur Chair & sang
→ (sur Dailymotion) une lecture par Jean-Louis-Reynier d’un extrait de Chair & sang (II. Dyptique)
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