En 1736, le Général James Sinclair récupère la chapelle de Rosslyn ( le château, lui, fut détruit en 1650 par les troupes de Cromwell ), et commence sa restauration. Je rappelle que sur les terres du clan Sinclair, la chapelle de Roslyn est édifiée en 1446 par Sir William Saint-Clair, sur des vestiges que l'on date de 1304...
Les sculptures énigmatiques de la chapelle de Rosslyn comportent des images dans une langue médiévale, on peut y lire à la fois des symboles templiers et maçonniques...
Les piliers et les arcs sont couverts de centaines de feuilles, de fruits, d'animaux et de figures joliment sculptés. On dit que quelques sculptures curieuses représentent le cactus et le maïs doux, sculptés avant que Christophe Colomb ait mis le pied en Amérique en 1492...
En ce lieu, se rejoignent des légendes qui remonteraient à l’antique temple de Jérusalem, que l'on retrouve ici, dans ses dimensions … Un labyrinthe de souterrains ( qui reste à découvrir…) , construit par des templiers, est réputé contenir des dizaines de saintes reliques, y compris les premiers évangiles, l'Arche de l'Alliance, le légendaire Saint Graal... et même la tête momifiée du Christ. On prétend que la décoration maçonnée de l'église contiendrait un code, qui s'il était déchiffré permettrait d'accéder à ces trésors …
J'ai lu, que le Saint-Graal, pourrait être sous l'une des colonnes connue sous le nom de pilier d'apprenti, dans un cercueil en plomb ...
Ce ''pilier de l'apprenti '' attire toutes les attentions...
Dans un document du XVIIIe siècle, il est appelé ''pilier du Prince '' ; son nom a changé avec la légende qui lui est attribué : le maître maçon en charge de la taille de pierre soutenait que son apprenti n'était pas capable de sculpter la colonne – selon un dessin et sans voir l'original …
Alors que le maître maçon est lui-même parti visiter le modèle original , à son retour il constate que l'apprenti est parvenu à terminer la colonne par lui-même. Dans un accès de colère jalouse, le maître maçon prit son maillet et frappa l'apprenti sur la tête, le tuant.
La légende conclut qu'en guise de punition pour son crime, le visage du maître maçon a été sculpté dans le coin opposé pour regarder, pour toujours, le pilier de son apprenti.
Sur la poutre qui joint le pilier il y a une inscription : '' Forte est vinum fortior est rex fortiores sunt mulieres super omnia vincit veritas : «Le vin est fort, un roi est plus fort, les femmes sont encore plus fortes, mais la vérité conquiert tout » ( 1 Esdras , chap. 3 et 4).
La mythologie nordique et celtique, semble très présente dans la décoration : il y a plus de 110 sculptures de " Green Men " dans et autour de la chapelle. Les hommes verts sont des sculptures de visages humains entourés de verdure, qui sortent souvent de leur bouche. On les trouve dans toutes les parties de la chapelle, avec un exemple dans la chapelle de la Dame, entre les deux autels du mur est.
La chapelle de la crypte est le lieu de sépulture de plusieurs générations de Sinclairs. La crypte était autrefois accessible par un escalier descendant à l'arrière de la chapelle. Cette crypte a été scellée et fermée pendant de nombreuses années... Ceci peut expliquer les nombreuses légendes locales qui entourent les possibles souterrains et les trésors qui y seraient cachés …
Le '' Da Vinci Code '' de Dan Brown (2003), renforcé par le film du même nom (2006) a réactivé la magie du lieu...
Ce pastel, intitulé ''Templar Knight à Roslyn Chapel'', et réalisé par Robert Turnbull McPherson, en 1836, représente un Grand Commandeur des Templiers orné d'un manteau blanc, tenant une épée rituelle, debout dans la chapelle de Rosslyn. L'image est composée de nombreux objets symboliques , qui peuvent être liés aux rituels franc-maçonniques et néo-templiers.
Voilà, ce que l'on peut dire sur le lien des Templiers avec la Franc-Maçonnerie.
Cependant, le caractère historique de la filiation templière a été rejeté lors du convent maçonnique de Wilhemsbad en 1782, pour devenir "symbolique" et "spirituel" au sein du ''Rite Écossais Rectifié'' fondé par le lyonnais Jean-Baptiste Willermoz.
Ceci dit, l'influence des Templiers se savoure, encore aujourd'hui ( et bien avant le ''Da Vinci Code '').
Henry Corbin (1903-1978 ), philosophe, traducteur et et surtout orientaliste passionné français. Il est entré en franc-maçonnerie à la GLNF-Opéra, puis intègre la GLNF-Bineau., en 1962. En 1968, il entre dans l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem et introduit la notion de « Chevalerie spirituelle ».
Henry Corbin écrivait : « Je suis persuadé de l'origine templière de la F:.M :. Elle m'apparaît comme étant essentiellement le seul foyer permettant à la tradition spirituelle ésotérique de l’Occident de survivre en notre monde, et d'en faire pénétrer le levain au cœur d'une humanité désorientée. Aucun œcuménisme ne m'apparaît possible sinon sur les bases de l'ésotérisme. Poursuite de l’Ordre du Temple, origine, nature et but de la F:.M:. m’apparaissent comme liés à une tradition englobant les « communautés du Livre ». Temple de Salomon, Temple du Graal, Temple de la Jérusalem céleste m'apparaissent comme des symboles indissociables l'un de l'autre. ».
«(...) ma conviction intime est que l'initiation des trois premiers grades doit s'achever dans ceux de la chevalerie templière, telle que l'a conçue Willermoz. Désir et besoin spirituels s'identifiant ici pour tendre à ce but, en aspirant à la réalisation, réorientation ou achèvement de ce qui fut conçu au XVIIIe siècle par nos prédécesseurs. ».
Jean Léonard de la Bermondie, n'a pu être que fort intéressé, par cette ''Histoire'' qui était en train de s'écrire devant lui... Et sans doute rejoint-il l'avis de Casanova qui explique ainsi dans ses Mémoires :
« Tout jeune homme qui voyage, qui veut connaître le grand monde, qui ne veut pas se trouver inférieur à un autre et exclu de la compagnie de ses égaux dans le temps ou nous sommes, doit se faire initier dans ce qu’on appelle la Franc-maçonnerie ».