Sous la lune

– Parfois, écrire c’est difficile … –

Assise à ma table, une tasse devant moi.
Je suis dans le noir.
Les yeux fermés, je regarde à l’intérieur de ma tête, je suis le fil d’Ariane, j’écoute les nœud-ronnes, je parcours les synapses…
J’entends mon cœur, il essai de battre fort, chaque pulsation veut faire vibrer mon être.
Accompagnée par Tintin, je monte dans une fusée et je me retrouve le nez entre deux étoiles, Proxima Du Centaure est entrée en éruption, le temps c’est arrêté…

Qui m’a parlé de ce qu’il y a au-dessus de nos têtes, qui essaie de me redémarrer à coup de vertige spatiale ?
Je loge sur un astéroïde, sous mes pieds le vide. Mon néant, je suis une enfant.
Le croque mitaine arrive, il m’enlace et je recommence à avoir peur. Je ne sais plus écrire, je n’arrive plus à écrire, mes mains tremblent et mes idées sont trop claires, elles captent la rationalité, elles se trimballent en tailleur à l’intérieur d’un open-space mental.

Je veux ressentir mon cœur en éruption volcanique, je veux me transformer en chewing-gum émotionnel, m’accrocher à tout et m’éparpiller au bon grès du vent. Je n’arrive plus à écrire, les mots glissent sur mon épiderme et dès que je ferme les yeux je te vois partir, loin de moi.
Plonger dans mes songes, comprendre l’origine du vide, ma peur primaire, l’absence de présence.

En attendant je bois du thé, il remplace la caféine dans mon sang.
Assise seule à ma table dans le noir…

Mes muscles se crispent, mon corps se désarticule et mes pensées veulent fuser. Elles se heurtent à des barrières, je veux à nouveau rêver, je veux à nouveau exploser.
Je regarde les fantômes autours de moi, assise à ma table, je vois les gens évoluer, changer, partir et venir. Je reste là, seule dans le noir, par la fenêtre la lune me regarde…

L’ère du vide, la modernité, la post modernité, la littérature, le cinéma, l’écriture, les images. Je me mélange les pinceaux et je ne comprends plus très bien ce qui m’entoure. Trop vieille pour être encore une enfant, je suis encore trop jeune pour savoir ce que je veux faire de ma vie.
Reconstruire ma bulle, créer une cabane sous Vénus pour y regarder les étoiles, et voir Proxima Du Centaure entrer en éruption.
Je tremble et mon corps s’emballe, j’essais de redémarrer la machine.
Mes mains parcourent ma chair, creusent mon thorax et attrapent mon cœur. Il refuse de battre le rythme.

Mes idées se confondent, mes pensées se foutent de ma gueule…

La lumière s’allume, j’ouvre les yeux, je regarde les tables, je regarde les chaises vident autours de moi, mon cerveau est pris dans la toile.

Je veux fuir la réalité.
Je veux à nouveau, être dans le trop,

——

TOUTES LES PHOTOGRAPHIES, IMAGES ET TEXTES SOUS LESQUELS S’AFFICHE CETTE PHRASE SONT CONSIDÉRÉS COMME DES ŒUVRES DE L’ESPRIT ET DANS CE SENS COMME PROPRIÉTÉS INTELLECTUELLES PROTÉGÉES PAR LE DROIT D’AUTEUR.E