DES CHOSES QUI RESSEMBLENT A LA MORT
Échappés des bouches des portes
des hurlements nous poursuivent
nous sortons
laissant aux maisons
le soin de garder nos larmes et nos ombres
Les cailloux sont
des larmes durcies
d’enfants qui ont oublié leurs yeux
sur les trottoirs
en attendant des lendemains
J’écoute le tonnerre
cri fulgurant
d’enfants en fuite
Pour les morts nous sommes des fantômes
qui cherchent au cimetière
des ruelles
paisibles
Les patries nous font mal
comme une porte qui claque sur un seul
doigt
Mon âme est un morceau de viande
dans la boucherie du monde
J’entre dans le vase de ma cage thoracique
j’y entre et la fleur fanée n’est pas cueillie
[…]
Aya Mansour, Seule elle chante, éditions des Lisières, Collection Hêtraie, édition bilingue français-arabe, 2018, pp. 51-53. Traduit de l’arabe (Irak) par Souad Labbize. Linogravure de Maud Leroy d’après un dessin de Marion Freyre.
AYA MANSOUR
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■ Voir aussi ▼
→ (sur la page Livres du site des éditions des Lisières) la notice de l’éditeur sur Seule elle chante d’Aya Mansour
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