« - Dis, papy Maximounet, tu m'racontes une histoire ce soir hein? »
« - Oui, petit descendant, mais après t'être lavé les dents.
Et ne fais pas comme Joey Starr, ne fais pas semblant.»
« Je suis pleine de vos œuvres », avait murmuré la femme de cet écrivain prolifique un soir tardif de septembre.
Fou de jalousie, il l’étouffa entre ses deux longues nattes tressées pour le coucher.
En effet, la malheureuse ne savait ni lire, ni écrire.
Comme je vous comprends, a soufflé l'homme en jacquard (j'ai lu dans ses yeux qu'il était sincère), je suis moi-même un grand admirateur d'Amélie Nothomb : je dévore toutes ses nouveautés. Et croyez-moi, a-t-il ajouté d'une voix plus basse, quand on travaille dans un lieu de culture, c'est un secret difficile à porter... Des rumeurs courent sur une collègue qui se serait fait renvoyer après avoir clamé haut et fort son amour pour Marc Levy tandis qu'une autre aurait vu son contrat ne pas être renouvelé car elle dévorait Marek Halter pendant sa pause déjeuner...
L'affaire se gâte lorsque la demoiselle (ou la dame : il faudra que je me renseigne) entreprend de lire des extraits de votre dernier billet. Là, soudain, vous prenez conscience que votre petite prose ne vaut pas un clou (certes, vous vous en doutiez, mais tout de même...), que les phrases tombent comme des fruits de leurs arbres, déjà blets avant de toucher le sol.
Finalement, ce que vous preniez pour une minute d'auto-gloriole se mue en une implacable leçon de modestie, assénée sans trop de précaution, ni cellule de soutien psychologique ? Lorsque la voix s'est tue, vous vous retrouvez seul devant l'écran. Et vous vous surprenez à regarder votre page d'accueil de travers, avec un mauvais petit sourire.
Le seul cas de révocation dont j'aie entendu parler, par un éminent Inspecteur d'Académie, qui avait sans doute pour objectif de nous impressionner, c'était le cas d'un enseignant qui avait fourni un faux diplôme du baccalauréat dans son dossier de concours. On ne s'en était aperçu qu'après plusieurs années.