Dimanche 8 avril
9h30 : Le ciel est dégagé sur mon coin du Finistère : quand on voit ça, comment imaginer que des débiles mentaux, par d’aussi belles journées, ne trouvent rien de mieux à faire que de foncer en camionnette sur les autres ? Il parait que ce n’est pas un attentat islamiste mais l’acte d’un désespéré qui voulait se suicider et ne supportait pas l’idée que les autres puissent être heureux quand lui ne l’était pas… Au moins, ça ne donnera pas d’argument supplémentaire à l’extrême-droite, ce qui est, j’en conviens, une bien maigre consolation. Quoi qu’il en soit, JE SUIS MUNSTER !
10h : Je n’ai strictement aucune envie d’aller voir le film Gaston Lagaffe réalisé par Pierre-François Martin-Laval et ce n’est pas ce que j’entends dire à ce sujet qui va me faire changer d’avis : Isabelle Franquin, l’héritière du dessinateur parle de « désastre », ce qui ne m’étonne pas outre mesure. Déjà en 1980, Paul Boujenah (oui, le frère de Michel) avait sorti un long-métrage, également inspiré de l’univers de l’adorable gaffeur en pull vert, qui n’a pas laissé un souvenir impérissable et aurait donc dû « vacciner » le cinéma français contre la tentation de massacrer l’œuvre de Franquin pendant au moins un siècle ! Il faudrait peut-être que les producteurs se décident enfin à s’enfoncer dans le crâne que la réussite d’Alain Chabat avec Mission Cléopâtre remonte à il y a déjà plus de quinze ans et qu’on ne pourra jamais la reproduire sur commande ! Arrêtez le massacre, Rogntudju !
16h : Je débarque dans un patronage laïque où se tient habituellement un cabaret avec une scène ouverte ; une vieille chouette, me reconnaissant, m’annonce que la scène ouverte n’aura pas lieu, le programme étant surchargé. S’ensuit entre cette dame et moi le dialogue qui suit :
Elle : « On a une chorale et une pièce de théâtre organisée par l’association des paralysés, alors pour la scène ouverte… De toute façon, avec ce beau temps, je crois qu’on aura personne ! »
Moi : « Mouais… Ben désolé, je ne vais pas rester par charité ! »
Elle : « Mais vous pouvez rester par plaisir ! »
Moi : « Oui mais j’ai autre chose à faire ! »
Elle : « Et bien vous n’êtes pas très aimable ! »
Ce n’est pas la première fois que je suis accusé d’impolitesse sans avoir voulu être agressif ! La cause ? C’est que ne, maîtrisant pas la communication non-verbale (comme la plupart des aspis), je ne me rends presque jamais compte du ton avec lequel je m’exprime ! Je ne plaisante pas ! Il se peut que mon agacement à l’idée de m’être déplacé pour rien était palpable, et pourtant, croyez-le ou non, je me suis retenu : si je lui avais dit ce que je pensais vraiment, je lui aurais dit que le programme qu’elle me proposait me paraissait aussi bandant que celui de la saison culturelle de Trifouilly-les-Oies – ne me dites pas que vous n’auriez pas pensé la même chose, je ne vous croirai pas !