[TANT QUE NOUS SOMMES]
pour nos « amis russes », du 2e régiment spécial russe
qui reposent à Saint-Hilaire-le-Grand
coquelicots
bleuets
mais toujours
aigremoines
ancolies
gouttes de sang
molènes
marjolaines
lunaires
liondents poilus
les dames d’onze heures
morelles douces-amères
passerages
centaurées
véroniques
résédas
rues
digitales
germandrées
gesses des prés
lampsanes
gratterons
laiterons
cardamines
chanvres d’eau
compagnons blancs
compagnons rouges
et toujours
et toujours
bardanes et chardons
aconits
achillées
joubarbes
belladones
bryones
œillets
orpins âcres
raiponces
aspérules
fumeterres
asphodèles
asphodèles
asphodèles
……………………………..
libérées
d’invisible
dans l’apostrophe minuscule
entre les croix de
la lumière
ces fleurs
qu’on ne cherche même plus à nommer
maintenant
qu’un peu de corde
ou de raphia
au mur
retient le vent
de les
briser
Georges Guillain, Un bouquet pour les morts, LD éditions / Les Découvreurs, 2018, pp. 42-45. Gravures de Marie Alloy.
GEORGES GUILLAIN
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■ Georges Guillain
sur Terres de femmes ▼
→ Que ce lieu pour rester (extrait d’Avec la terre, au bout)
→ six août | Georges Guillain, Compris dans le paysage
→ [Voilà que tu es devenu poreux] (autre extrait d’Avec la terre, au bout)
→ [Voilà] (extrait de Parmi tout ce qui renverse)
■ Voir aussi ▼
→ (dans la poéthèque du site du Printemps des Poètes) une fiche bio-bibliographique sur Georges Guillain
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