Ces deux grandes catégories se subdivisent chacune elles-mêmes en deux sous-catégories – j’ai conscience qu’il n’est pas très valorisant de faire partie d’une sous-catégorie de cons ou d’imbéciles mais on n’est plus à ça près. Il y a deux sortes de cons de droite : les fachos et les mecs (ou les meufs) de droite. Le mec (ou la meuf, mais je ne vais pas le répéter sans arrêt, ça risque d’être lourd et puis vous avez compris) de droite se distingue du facho en ceci qu’il fait la même chose que le facho mais a honte après : il peut interdire des journaux ou les harceler pour les ruiner, il dira tout de même qu’il est attaché à la liberté d’expression ; il peut arroser les riches, il dira que c’est pour le bien des pauvres ; il peut faire la chasse aux migrants, il dira qu’il n’est pas raciste. Certains mecs de droite poussent l’hypocrisie jusqu’à se prétendre de gauche (exemple : Manuel Valls) voire du centre (exemple : Jean Lecanuet) ou, pour les plus lâches, ni de gauche ni de droite (exemple : Nicolas Hulot).
Il y a deux sortes d’imbéciles de gauches : les gauchistes et les mecs (ou, les meufs, oui !) de gauche. Le gauchiste se distingue du mec de gauche en ceci qu’il a les mêmes colères qu’un mec de gauche mais est aussi chiant qu’un facho : si le pouvoir dit blanc, il vous traitera de sale bourgeois si vous ne dites pas noir, et si le pouvoir dit noir, il exigera que vous disiez beige ; si vous vous amusez, il vous accusera de gaspiller un temps précieux que vous pourriez consacrer à faire la révolution, et si vous ne vous amusez pas, il vous accusera de jouer le jeu de la bourgeoisie. Le propre d’un gauchiste est de ne jamais être satisfait de rien et de considérer les gens heureux comme des naïfs voire comme des traitres : pour gagner sa sympathie, il suffit de faire la gueule et de se coller sur le front l’étiquette « opprimé » comme l’a fait Dieudonné qui a réussi par le passé à rallier à sa cause des gens dont il ordonnerait l’exécution s’il était au pouvoir.
Au final, donc, les élections sont une invention formidable : certes, elles permettent à un imbécile ou à un con d’arriver au pouvoir, mais elles empêchent aussi, par voie de conséquence, un con ou un imbécile d’y accéder, et ça compense. Un peu.