20h : Quand on lui demande si Macron est le président des riches, Hollande répond que non et que son successeur est « le président des très riches » ! C’est un peu l’hôpital qui se moque de la charité, vous ne trouvez pas ? Sans compter que ça peut signifier qu’Hollande ne nie pas, lui, avoir été le président des riches…
21h : La relance de « Burger Quiz » sur TMC, c’est comme les jeunes qui bloquent les transports publics : je n’approuve pas mais je suis content que ça se fasse. Que les jeunes empêchent le tramway de circuler, ça prouve au moins qu’ils s’intéressent au monde autrement qu’en faisant des jeux en ligne et qu’ils ne restent pas à genoux devant le gouvernement ; de même, qu’Alain Chabat relance son jeu télévisé après seize ans de déshérence, ça prouve au moins que l’ancien « chef de les Nuls » reste actif et déterminé à déconner : dans les deux cas, c’est plutôt rassurant.
Jeudi 26 avril
15h30 : Il y a déjà seize mois que la médiathèque des Capucins (officiellement, elle porte le nom de François Mitterrand, c’est original, hein ?) est ouverte au public et il n’y a toujours rien eu d’engagé pour faire comprendre aux parents qui s’y rendent avec leur progéniture (ce qui est leur droit) qu’une médiathèque n’est pas un square et qu’il est de bon ton, dans un lieu culturel, de surveiller un minimum la marmaille pour qu’elle ne dérange pas les autres usagers en poussant des cris incongrus ou en courant dans tous les sens ! Je ne demande pas qu’on mette un fusil dans le dos des gosses, mais ce serait tellement plus agréable si on pouvait disposer d’un havre de paix en plein cœur de la ville pour bouquiner et étudier en paix ! En attendant, je me surprends à haïr les vacances scolaires, ce qui est un comble.
20h40 : « Constacle » de GiedRé au Vauban. Oui, le terme, combinaison de « concert » et de « spectacle », mérite d’être repris comme tel car ce n’est pas une simple boutade mais bien LE mot adéquat pour qualifier la performance de cette show-girl unique en son genre, peut-être la seule digne héritière des meilleures années du Groland, en tout cas l’une des rares artistes à avoir su renouveler la tradition du music-hall. GiedRé est plus qu’une chanteuse et n’est pas qu’une comédienne parmi les autres : quand elle interprète « Dors Dodo Dors », on croit vraiment voir une jeune maman au bout du rouleau et, quand elle chante « Jambon beurre », elle campe un employé des abattoirs plus vrai que nature. Tous ces personnages plus ou moins marginaux, qui composent le « refoulé » d’une société qui s’emploie de toutes ses forces à dissimuler ses zones d’ombres, elle les habite réellement, elle leur donne une voix, un corps, les rend à leur humanité sans nier leur monstruosité – c’est que les deux vont de pair, savez-vous ? L’horreur est humaine ! Au milieu de toutes ses chansons, on a eu droit à une reprise : « Le poinçonneur des lilas » ! Un choix surprenant ? Pas tellement : en fin de compte, GiedRé poursuit jusque dans ses derniers retranchements ce qui fut la démarche du père Gainsbourg, à savoir donner la parole à ceux « qu’on croise et qu’on ne regarde pas ». En fait, GiedRé est une pilule d’humanité à l’essence naturelle de cruauté pour guérir le manque d’hilarité ! Car oui, on rit vraiment beaucoup : cette femme est une explosion tellement violente qu’on en oublie d’admirer sa virtuosité. En bref, vive GiedRé et que les autres chanteuses crèvent ! Non, là je plaisante ! Un peu.