Kazimir Malevitch, Carré noir sur fond blanc, 1915
Huile sur toile, 79,5 × 79,5 cm
Musée d'Etat russe, Saint-Pétersbourg, Russie. (BRIDGEMAN ART)
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CZARNY KWADRAT NA BIAŁYM TLE I (MALEWICZ)
Pochód przedmiotów : żelazka, kieliszki, buty. Tym razem to nie miasto, raczej jakieś magazyny wśród pól. Ludzie bez twarzy, gdzieniegdzie czerwone domy i salwy śmiechu. Wstawaj, krzyczą, przynieś to wreszcie! Szybko układam konserwy jedne na drugich, wszystko się wali. Próbuję jeszcze raz, ale okazuje się, że muszę schwytać susły, które zagnieździły się w kotłowni. Nie mam pojęcia, gdzie jest kotłownia, chcę zapytać dziadka, ale śpi. Szukam okna, żeby się rozejrzeć, ciemno. Beton i kominy, gnijące makiety osiedli : próbuję odcyfrować rozkład jazdy, jest poplamiony rosołem. Manifestanci trąbią, zostawiają białe ślady. Mam świadomość nocy, którą opiewają sztandary z wełny. Huk konserw budzi dziadka i noc, pochód krąży wokół magazynu.
CARRÉ NOIR SUR FOND BLANC I (MALEVITCH)
Cortège d’objets : fers à repasser, verres, chaussures. Cette fois-ci, ce n’est pas une ville, plutôt des entrepôts parmi les champs. Des gens sans visage, çà et là des maisons rouges et des salves de rires. Lève-toi, crient-ils, tu nous l’apportes, enfin ! Vite j’empile les conserves, les unes sur les autres, tout s’écroule. J’essaie encore une fois, mais il s’avère que je dois attraper les loirs qui se sont nichés dans la chaufferie. J’ignore où se trouve la chaufferie, je veux demander à grand-père mais il dort. Je cherche une fenêtre pour essayer d’y voir quelque chose, il fait noir. Du béton et des cheminées, des maquettes de lotissements qui pourrissent : j’essaie de déchiffrer les horaires, la fiche est tachée de bouillon. Les manifestants klaxonnent, laissent des traces blanches. J’ai conscience de la nuit que célèbrent des bannières de laine. Le fracas des conserves réveille grand-père et la nuit, le cortège tourne autour de l’entrepôt.
Jakub Kornhauser, « Le carré blanc/ Biały kwadrat », La Fabrique de levure, Éditions LansKine, Collection « Ailleurs est aujourd’hui », Domaine Polonais, 2018, pp. 38-39. Traduction et introduction d’Isabelle Macor.
JAKUB KORNHAUSER
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→ (sur le site des éditions LansKine) la fiche de l’éditeur sur La Fabrique de levure
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