Nul
ne peut aimer Dieu dans la perception du cœur si auparavant il n'a pas rempli
tout son cœur de la crainte de Dieu. Car, sous l'effet de la crainte, l'âme se
purifie et en quelque sorte s'assouplit, pour en venir ainsi à mettre en
pratique la charité. Mais nul ne pourrait arriver complètement à la crainte de
Dieu, comme nous l'avons évoqué, s'il n'était pas dégagé de tous les soucis de
la vie présente. En effet, lorsque l'esprit se trouve dans un grand
recueillement et une grande insouciance, la crainte de Dieu le tourmente pour
le purifier, dans une profonde perception, de toute l'épaisseur terrestre, et
l'amener ainsi à un grand amour de la bonté de Dieu.