Lorsque
l'on commence à ressentir toute la richesse de la charité divine, on commence
aussi, du même coup, à aimer son prochain dans la perception spirituelle. Car
telle est la charité dont parle toute l'Ecriture. En effet, les liens de
l'amitié selon la chair se défont à la moindre occasion : ils ne sont pas noués
par la perception spirituelle. C'est pourquoi, même s'il se produit quelque
irritation dans une âme où Dieu agit, le lien de l'amour ne se défait pas pour
autant, car dans la chaleur de son amour pour Dieu, elle s'enflamme à nouveau
et ne tarde pas à revenir au bien et à rechercher, avec une grande joie,
l'amour du prochain, quelle que soit la gravité de l'outrage ou du tort qu'elle
a subi de sa part. Dans la douceur de Dieu se consume toute l'amertume du
différend.
Saint Diadoque de Photicé : Les propos ascétiques.
Cent chapitres.