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Jean-Pascal Dubost | « prosains »

Publié le 27 mai 2018 par Angèle Paoli
« Poésie d’un jour

ARIANE DREYFUS

Il fut une fois la mise en danse sensuelle et sacrée d’une nue-bête-poète dans tout le grand bruit grammatical pris dans la bouche des autres où tout parle, le brin d’herbe, la fleur, le germe, l’élément, où tout est plein d’âmes (oui oui oui !) de doulce fureur et en transe de tous les termes afin, afin de jouir au souverain degré des contentemens suprêmes d’écrire au-dessus des mots, pour retomber sur ses mots —

PERNETTE DU GUILLET

Par cette imitante prose vite et clerement ne nous excusons point d’avoir le stylo tant fluant, et prenant grand soulas à ce, pour les vertus honorer de celle Gente Dame d’âge certes, beauté durable au malheur fidèle mais très-courtisée jusque dans la haainne de, jusqu’au décri public et jusqu’à l’orthographic déni, ja chi ja, ne nous excusons point, non mais puis quoi, d’écrire de la poésie —

ANTJIE KROG

Comme la liberté ça n’existe balle, ordonc, passer à l’acte poétique et que quelquement cela se fasse, faire que les poème soit une rafale de mots, et un acte utile de combat, et utile comme la pluie, et une arme d’assaut, et de défense contre les attaques, et d’attaques contre les défenses, et une arme de persuasion subliminale, car la poésie, hé, bien visée, ça peut faire mal —

NATHALIE SARRAUTE

Un café ; puis-je avoir un café s’il vous plaît ?; café !; café s’il vous plaît ; si vous m’apportez un café , je serai le plus heureux des hommes de cette planète ; un kawa ; ce sera un café ; auriez-vous l’amabilité de m’apporter un café ?; un café, ça ira ; si vous avez le temps, apportez-moi un café ; café, merci ; si ce n’est l’effet de votre bonté, servez-moi un café ; allons pour un café —

LAMBERT SCHLECHTER

Vinzou vas-y va, et va pas mou, fais-le fais, le murmure en proserie brute et toute et du sexe dans la plume à la main claviée du charroi vivant de l’écriture toujours sans rime ni réson mais comme un chien fou, va, va-moi, branle ta vieille grammaire, vide la question vide du sens, endélice-toi l’âme, et fais-en l’essay de toi-même en conte grivois, c’est-à-dire : pénètre le monde —

Jean-Pascal Dubost, & Leçons & Coutures II, Éditions Isabelle Sauvage, Collection présent (im)parfait, 2018, pp. 34-35-51-79-83.
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JEAN-PASCAL DUBOST

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Source

■ Voir aussi ▼

→ (sur le site des éditions Isabelle Sauvage) une notice bio-bibliographique sur Jean-Pascal Dubost
→ (sur le site des éditions Isabelle Sauvage) la fiche de l’éditeur sur & Leçons & Coutures II



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