10h : Ils me font bien rire, les juristes, avec leur « présomption d’innocence » : aujourd’hui, tout citoyen est présumé coupable rien qu’en existant ! J’ai évoqué il y a peu mes démêlés avec Pôle Emploi : aujourd’hui, c’est dans une médiathèque que j’ai eu à souffrir de la suspicion généralisée. En effet, on me réclamait le retour de deux livres que j’avais déjà rendus depuis des jours : le signalant à la bibliothécaire, celle-ci me demande « quels sont les livres que vous pensez avoir rendus » ? Ne supportant pas qu’on mette ma parole en doute, je lui réponds « je suis SÛR de vous avoir rendu, etc. » en mettant bien l’accent sur le « sûr ». Après vérification, il s’avère que les livres étaient effectivement à leur place et que je les avais donc bel et bien restitués, mais madame enfonce le clou en affirmant que c’est peut-être de ma faute et que je n’avais probablement pas fait passer les livres à la borne de retour : je réplique que j’étais venu quand la médiathèque était fermée et que j’avais donc mis les ouvrages dans la boîte à livres située à l’entrée pour pouvoir restituer ses emprunts hors des heures d’ouverture. Elle reconnait enfin que l’erreur venait du personnel de la médiathèque : je sens dans sa voix un reproche adressé à mon manque d’amabilité, mais il y a quand même de quoi perdre patience : non seulement l’usager est de plus en plus contraint de tout faire lui-même mais, par-dessus le marché, on le soupçonne quand les personnels font mal le peu de services qu’il leur reste à rendre ! Excusez-nous de mal faire un boulot pour lequel nous ne sommes ni formés ni payés !
12h : Au cours d’expression poétique, une élève lit un texte de sa composition, incipit d’une hypothétique nouvelle de science-fiction ; suite à mes récentes mésaventures, quand je l’entends dire « les fonctionnaires sont des robots », je ne peux m’empêcher de dire « on sait » !