David Hume désire construire une " science de la nature humaine ", sur le modèle de la philosophie naturelle de Newton, et ne peut se passer de prendre en compte la différence qui partage cette nature en deux, hommes et femmes.
Cette science nouvelle, est définie par une critique intégrale du doute et du dogmatisme, avant même d'établir les bases d'une vraie métaphysique sur la nature humaine.
Que nous dit Hume ?
A l'origine de nos connaissances, sont nos perceptions. Hume appelle perception « tout ce qui peut être présent à l’esprit, que nous utilisions nos sens, que nous soyons mus par la passion ou que nous exercions notre pensée et notre réflexion » .Cette perception par les sens, donne des impressions et des idées ...
Que valent ces connaissances ?
Nous avons tendance à qualifier de ''lois'' ce que nous observons, par exemple :
- Nous constatons par ''expérience'' certaines répétitions constantes. Et bien l'importante loi de causalité dérive de l'expérience de successions répétées. Est-ce légitime … ?
« une boule de billard touche une autre boule de billard, celle-ci se met en mouvement, et la première arrête son mouvement. » Une fois, dix fois, cent fois … Oui, mais … Pourquoi cela serait-il toujours ainsi … ?
Hume - ''le sceptique'' - questionne cette '' relation de cause à effet '' qui fonde notre vision du monde...
Il nous semble que la véritable cause est toujours contiguë à l'effet. Mais contiguïté n'est pas causalité.. ! Un fait peut précéder un autre sans que nous le tenions pour sa cause.
La poule, constate, chaque matin, quand elle voit le fermière venir vers elle, que c'est pour lui donner à manger … La poule pourrait ainsi en établir une loi, et même se faire un jugement de bienveillance envers la fermière... Et, un jour, le seul... La fermière vient, non pour la nourrir, mais pour lui tordre le cou ...
Notre raison, attribue une nécessité logique, à des phénomènes qui se reproduisent … Il en ainsi est de sa nature, (ou de son éducation?): nous pouvons seulement dire qu'il s'agit d'une croyance..
Un chat qui voit passer devant lui une balle aura tendance à lui courir après ; un humain aura tendance à chercher d'où et comment vient-elle … ?
La raison, ne nous délivre pas de la croyance...
L'imagination est aussi une opération de l'esprit sur les objets de l'expérience ; même si nous parlons alors de fiction...
Le sentiment religieux se fonde aussi sur l'expérience humaine. La crainte et l'espérance, la joie et la douleur, le sublime...etc
En ce siècle, où tant de nouvelles questions émergent ; certains trouveront les biais pour valoriser la raison, d'autres ne craindront plus d'imaginer et de poser de nouvelles règles pour penser … Bien sûr, nous savons que la Raison s'imposera... Que se serait-il passé si tel n'avait pas été le cas .. ?
C'est la lecture de David Hume, qui permet à Kant de sortir de « son sommeil dogmatique » et de poser les bases de la philosophie contemporaine. :
Les lois qui régissent les choses et leurs événements, les causes et leurs effets, d'une réalité qui semble s'imposer à nous : la nature de l’espace et du temps.
L'espace et le temps sont des formes à priori de notre sensibilité . L’espace et le temps n’existent pas réellement. Espace et temps ne relèvent pas des choses elles-mêmes, mais de l’esprit.
On ne peut connaître les choses en soi : on connaît seulement les phénomènes...
Quand nous nous demandons si le monde est fini ou infini, nous nous interrogeons sur un Tout dont nous ne formons qu'une infime partie.. Nous ne pouvons faire l'expérience de la totalité …
De même nous pouvons tout autant affirmer que ''l'univers'' a commencé un jour ou qu'il a toujours existé …
La foi est tout aussi légitime que la Raison ...