[ON SAIT BIEN QUE LES EMPIRES SONT FAITS POUR ÊTRE RENVERSÉS]
Photocollage, G.AdC
on sait bien que les empires sont faits
pour être renversés que les minutes
ne feront jamais que soixante secondes
mais qui a osé dessouder nos rêves de maçon
on respire dans un sac à présent
la lune est un astre lugubre
désarmé désarmant
un truc abstrait qui dégouline
sonnant le glas
je marche comme un Petit Poucet
mais sans cailloux
et cette statue qui me salue
est-ce un signe de bienvenue
ou d’adieu
au bal des perdants
ai-je décroché le pompon
excusez-moi du peu
un orage sans pluie
matin à fixer le vide
une idée qui tourne en rond
dans la cage
je suis une silhouette dans la pénombre
une tache noire dans une manière noire
au bout de quel chemin se perdre
encore
je veux marcher vers le bleu
qui a changé de sens
mes semelles cherchent la mer
les mots ne colmatent plus les brèches
ils les illuminent
me voilà essoufflé
spectateur d’un remake
que faire pour que la folie
ne calanche pas nos mirettes
[…]
Je goûtais le fruit de tes frissons
sur le chemin. 0n pleurait
sans y croire y croyant trop.
J’étais trop vieux pour mon enfance.
On voulait toujours passer de l’autre côté,
il y avait des volets blancs aux fenêtres
de l’impatience.
Martin Laquet, « Ailleurs est un mot comme un autre », Jour après nuit, Éditions La passe du vent, Collection Poésie, 2017, pp. 75-76-79.
MARTIN LAQUET
Source
■ Voir aussi ▼
→ (sur le site des éditions La passe du vent) une fiche bio-bibliographique sur Martin Laquet
→ (sur le site des éditions La passe du vent) la fiche de l’éditeur sur Jour après nuit
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