Blanches, les fumées, comme celles des cigares des geoliers d'Ingrid Betancourt, qu'elle ne verra plus s'envoler en volutes insupportables. Libérée par un Président Uribe qui a réussi l'exploit de donner tort à la France, qui voulait privilégier la voie de la négociation avec les FARC, de ravir la gloire du succès à Hugo Chavez, qui se voyait comme le libérateur de gauche Sud-Américain, de donner le coup de grâce aux FARC, qui sont maintenant cliniquement morts, de libérer, non seulement Ingrid Betancourt, mais aussi les 3 américains détenus par les FARC, donnant un coup de pouce au candidat Mc Cain, et tout ceci sans verser une goutte de sang.
Joli coup. Politique et stratégique. Et aussi jolie revanche personnelle du président Uribe, qui a juré la perte des FARC depuis qu'ils ont assassiné son père. Ca nous rappelle étrangement une autre revanche familiale, aux conséquences cependant bien plus désastreuses, pour le monde entier.
Mais, juste pour aujourd'hui, on s'en fout, de Bush et de SA guerre d'Irak, on s'en fout de mon petit prud'homme, on s'en fout que Nicolas Sarkozy détricote consciencieusement, au nom d'un libéralisme archaïque, tous les acquis sociaux et les protections individuelles, pour ne laisser place qu'à la raison du plus fort. Seule la liberté de cette femme extraordinaire compte. Hier, 2 juillet, un jugement prudhommal était rendu pour ou contre votre serviteur, je ne sais pas encore. Mais de toutes façons, hier, 2 juillet, même si j'ai été condamné à verser deux cent mille euros à une compagnie dirigée par des voyous psychopathes, à la figure desquels je crache un gros mollard, peu importe, c'était une belle journée, parce qu'Ingrid Betancourt a été libérée.
Pour aujourd'hui, on se fout du reste. Mais pour aujourd'hui seulement.