Mercredi 4 juillet
9h30 : Je me rends à Lesneven, en car, pour y exposer mes dessins dans le cadre de l’opération « Artistes au cœur de la ville » : chemin faisant, je m’aperçois que mes compatriotes bretons, du moins ceux qui les dirigent, sont déjà obsédés par le passage annoncé du tour de France dans leur belle région : unes de journaux, drapeaux, banderoles… La « grande boucle » est omniprésente : on n’est pas encore débarrassé de la coupe du monde de football et on nous beurre déjà la raie avec le carnaval des cyclistes ! Mais je n’en dirai pas plus, on va encore m’accuse de mépris de classe ! Cela dit, si « qui n’aime pas le tour n’aime pas le peuple » comme l’affirme Christian Laborde, alors les pratiques mafieuses de l’UCI ne me donnent pas envie d’aimer le peuple !
10h30 : J’arrive à Lesneven où, comme les autres artistes sélectionnés, je dispose d’une vitrine dans laquelle je peux exposer mes dessins à mon aise : ils resteront visibles pendant l’été à l’attention des badauds. Ma famille est originaire de cette ville et y est encore bien connue, l’adjoint au maire qui m’accueille m’en parle d’ailleurs tout de suite : le fait que j’aie été sélectionné pour cette exposition collective en pleine ville n’est sûrement pas étranger à cette relative notoriété de mon patronyme… Mais surtout, ça donne à ma visite une dimension sentimentale : difficile de ne pas repenser à ma vieille mémé qui a vécu ses dernières années en ces murs, loin de sa Sarthe natale où mon instituteur de grand-père, fuyant l’arrivée de la Wehrmacht, l’avait rencontrée…
12h : Je risque un tour au cimetière mais, contraint par les horaires du car, je renonce assez vite à retrouver la tombe de ma grand’ mère. Le destin m’offre néanmoins une compensation puisque j’ai la chance de tomber sur la tombe (ah ! ah! ah!) du père d’une amie à moi, charcutier de son état, dont le nom de famille était lui aussi bien connu pour une raison bien simple : c’était la seule famille commerçante de la ville qui mettait ses enfants à l’école publique ! Si vous avez lu Super Catho, la BD dessinée par Florence Cestac sur un scénario autobiographique de René Pétillon (lui aussi natif de Lesneven) alors vous avez une idée de l’ambiance qui régnait jadis dans cette fière cité finistérienne…
19h : J’ai galéré pendant quatre heures sur le montage d’une vidéo qui doit être bouclée pour la semaine prochaine. Cette tâche, déjà fastidieuse, en tant que telle, devient carrément pénible quand on l’exécute sur un logiciel pourri qui tombe en rade tous les quarts d’heure et vous oblige à faire redémarrer sans arrêt votre ordinateur : le fait que je travaille sur un PC portable qui n’est pas la plus puissante des bécanes n’arrange pas les choses… Mais j’entends déjà parler les nerds de bon conseil, alors je vais être clair : je préfère encore continuer à galérer plutôt que prendre des cours d’informatique hyper-chiants (un pléonasme, excusez-moi) et il est encore moins question que je gaspille me sous pour acheter un Macintosh dernier cri ! Y pas marqué « geek », pigé ?