Jeudi 5 juillet
16h30 : Après des heures d’énervement et de désespoir, je suis enfin arrivé au bout de ce montage vidéo casse-burnes… Il y a de quoi croire aux miracles… J’espère que les commanditaires seront satisfaits !
Vendredi 6 juillet
16h30 : Rendez-vous avec une jeune artiste, en vue d’une exposition collective, dans un café où on ne risque pas de subir un match de foot. On parle de création, de techniques picturales… Avoir une telle conversation à une heure où les autres gueulent « Allez les Bleus »,j’appelle faire ça de la résistance !
Samedi 7 juillet
10h30 : Après une heure de co-voiturage (merci encore au chauffeur), j’arrive à Pont-Aven, la ville des artistes, où je suis invité à un mariage. Le cadre est magnifique (de même que la mariée, soit dit en passant) mais, comme toujours quand je débarque dans un lieu que je ne connais pas, je ne peux m’empêcher d’éprouver une sourde angoisse qui m’empêche un peu d’apprécier l’ambiance, d’ailleurs quelque peu alourdie par la forte chaleur à laquelle mes compatriotes bretons ne sont guère habitués – une amie très chère nous fait même une insolation, sans gravité heureusement, mais il n’en faut pas plus pour affoler ma grosse tête malade. Malgré ça, les mariés avaient fait les choses comme il fallait et le principal est sauf : deux êtres qui s’aiment sont unis pour la vie, souhaitons-leur tout le bonheur du monde ! Oui, quand j’écris des choses positives, je suis tout de suite moins original…
16h : Mon vieux camarade m’annonce que la vidéo pour laquelle je me suis arraché les cheveux a finalement été refusée par les commanditaires qui voulaient quelque chose que je ne saurais pas faire – et qui ne m’intéresse même pas… Les professionnels sont trop chers, qu’ils disent ! Tout le monde est d’accord pour soutenir les artistes, mais personne n’est prêt à mettre la main au portefeuille pour ça, même (et surtout) ceux qui auraient les moyens !
19h : Entre autres animations, une conteuse est venue faire son numéro en l’honneur des mariés. A l’issue de sa prestation, elle m’avoue être une de mes admiratrices ! Plus exactement, elle me dit que mes dessins la font rire : je ne la connais pourtant pas personnellement et je n’avais jamais croisé sa route jusqu’à présent. Il y en a qui se prennent pour des stars pour moins que ça !
20h : Je rejoue devant les convives le sketch que j’avais interprété sur la scène du Brezih Paradise : franc succès, même le marié me fait la bise. En ajoutant à cela les compliments de la conteuse, je me console de la déception engendrée par l’annonce de mon camarade…
Dimanche 8 juillet
12h : Rentré à Brest, dans la nuit, je débarque à la troisième édition des « Jardins culturels », un peu en touriste je dois le dire, avec tout mon matériel de caricaturiste ambulant : bien que je ne sois pas inscrit, les organisateurs acceptent sans problème que je m’installe ! Je vous déconseille d’en faire autant : ils ont dû m’accorder cette faveur parce qu’ils me connaissaient. Il n’empêche que quand je pense à tous ces lieux où j’ai été accueilli comme un chien dans un jeu de quilles alors que j’avais été bel et bien invité, je me dis que la classe, tu ne l’as ou tu ne l’as pas : Claire Morin, alias Slamity Jane, la grande ordonnatrice de ce festival, elle l’a !