C'est un faire-part de décès paru récemment dans un grand quotidien. Ce qui a attiré mon oeil : sa longueur.
Ses frères et soeurs nous font part du décès d'une vieille dame.
Jusque-là, rien d'inhabituel.
Pourtant parmi la nombreuse fratrie de cette personne, plusieurs ont précédé leur soeur et belle-soeur (petite croix entre parenthèses à côté de leur nom...), mais cela ne les empêche pas de nous faire part de son décès ! Tiens donc. Leurs grades militaires et leurs titres universitaires n'ont pas été oubliés.
...Ni les prénoms de chacun des neveux de cette dame.
...Ni le nombre de ses petits-neveux, ni celui de ses arrières-petits-neveux.
...Ni ses décorations.
Ouf...!
Que penser à la lecture d'un tel faire-part, si singulier dans sa forme et sa longueur, dans les colonnes de ce journal qui en publie chaque jour, et que je lis (le journal...) presque chaque jour ?
La culture, c'est comme la confiture : moins on en a, plus on l'étale, disait Françoise Sagan.
Dans notre monde où le bonheur familial est devenu obligatoire, au point qu'il devient inconvenant d'avouer qu'on a des relations difficiles avec ses parents ou sa fratrie, j'ai envie de penser :
La famille, c'est comme la confiture : moins on s'aime, plus on l'étale !Les obsèques nationales, l'hiver dernier, d'un chanteur connu, en sont une démonstration éloquente.
PS : Il serait d'ailleurs plus juste de dire moins on s'aime, plus on se force à y croire...