Magazine Journal intime

Ce temps qui passe

Publié le 25 juillet 2018 par Sharlen @Sharlen_Phileas

Cette nuit j’ai rêvé de mon passé.
Se réveiller, les idées embrumées par les traits de mon histoire, j’ai laissé filer ma journée.
J’ai vécu hanté à l’idée de tout ce qui m’échappait, de te revoir, de te penser, de te serrer dans mes bras, je t’ai réinventé une identité.
Petit à petit mes pensées se sont mises à filer, j’ai lâché les brides de neurones bien trop enchaînés et je me suis laissée porter. Sentant la chaleur, le soleil sur mon épiderme, je me suis abandonnée, envahie par tout ce que je ressentais.
Quelques verres plus tard et une conversation sur l’amour, je suis rentrée, guidée par l’empreinte de mes pieds, les yeux enivrés qui redécouvraient le paysage urbain autour de moi.

J’ai créé des lignes, aligné des points, taillé des mines dans les voluptés de ses souvenirs, j’ai tenté de prendre possession de mon avenir.
Passer devant cette laverie, devant ce disquaire devant cette boutique.
Imaginer ce qu’on pourrait devenir.

Peut-être arrêter de fuir aussi,
Habitée par l’envi de laisser tomber les masques et les carapaces dans lesquels je m’oublie et je ne respire. Ces souvenirs qui s’enracinent et qui me font dire que je ne suis pas faite pour vivre dans une pantomime.

A l’intérieur de moi, j’entends le cri étouffé d’un enfant qui ne sait ce qu’il peut devenir. Chacun de ses membres rattachés à un poids, il apprend à faire semblant, à aiguiser ses défenses. Alors qu’au final tout ce qu’il sait, c’est qu’il veut continuer à apprendre.
Ne pas apprendre à vivre. Ne pas apprendre à survivre. Echapper à l’absurdité de devenir un moins que rien et juste constater que l’on peut rester un être humain.

J’ai tapé trois fois à la porte de l’appartement, comme pour signaler ma présence à quelqu’un qui n’existe plus depuis longtemps. Je suis entrée, je me déchaussée, j’ai ouvert les volets et je me suis assise, mes lunettes noires fixées sur mon nez. Je n’ai pas assumé, face à moi-même, d’avoir les pupilles dans la peine.
Perdue dans la réalité, j’ai cherché mon salut, j’ai rallumé l’arborescence, j’ai déjoué la mascarade. Raviver qui l’on est pour oublier ce que l’on montre.

——

TOUTES LES PHOTOGRAPHIES, IMAGES ET TEXTES SOUS LESQUELS S’AFFICHE CETTE PHRASE SONT CONSIDÉRÉS COMME DES ŒUVRES DE L’ESPRIT ET DANS CE SENS COMME PROPRIÉTÉS INTELLECTUELLES PROTÉGÉES PAR LE DROIT D’AUTEUR.E

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